L’Ordre national des pharmaciens a récemment publié des chiffres concernant la fermeture des pharmacies en France. D’après ses statistiques, environ quatre magasins par semaine ont fermé en 2018, un nombre record jamais vu.
La fermeture des pharmacies en 2018 s’explique de différentes façons. Rien qu’en métropole, près de 226 pharmacies ont mis la clé sous la porte. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une fermeture contrainte. Zoom sur ce phénomène.
Le rapport de l’Ordre national des pharmaciens
Publié le 22 mai dernier, le rapport annuel de l’Ordre indique que la France comptait 21 665 pharmacies à la date du 1er janvier 2019, dont 20 966 se situent en métropole. Par rapport aux chiffres de l’année précédente, une nette diminution est constatée. En effet, près de 240 officines, dont 226 en France métropolitaine, manquent à l’appel. Force est de constater que jamais un tel chiffre n’a été atteint en l’espace de dix ans. En seulement deux ans, le nombre d’officines ayant fermé a connu une hausse de 17%. Malgré tout, le nombre de pharmaciens inscrits auprès de l’Ordre n’a pas diminué selon le rapport. Ils sont 74 115 pharmaciens à être autorisés à exercer dans l’Hexagone. Pendant ce temps, le secteur de l’automédication croît.
Certaines régions plus concernées que d’autres
D’une façon générale, 1 556 pharmacies ont fermé en dix ans, d’après les chiffres publiés dans le rapport annuel. Au passage, ce document précise que “la restructuration du réseau officinal s’accélère”. Pour fournir de plus amples détails, l’Ordre national des pharmaciens a accompagné son rapport d’une carte régionale des officines. Sur cette dernière, il est rapidement constaté que l’Île-de-France est la région la plus touchée par cette restructuration avec 249 pharmacies fermées entre 2014 et 2018. Elle est suivie par la Nouvelle Aquitaine comptant 106 fermetures au cours de la même période et la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 104 fermetures. Néanmoins, “le maillage territorial reste harmonieux avec 32,4 officines pour 100 000 habitants”, confirme le rapport. En outre, l’e-pharmacie se développe, à l’instar des consultations médicales en ligne avec LIVI.
Les raisons de ces fermetures
Selon les constatations de l’Ordre, 70% des pharmacies ayant fermé réalisaient moins d’un million d’euros de chiffres d’affaires. Ainsi, les petites structures sont les plus fragiles. Outre les départs à la retraite, les évolutions réglementaires telles que la rémunération des pharmaciens à l’acte ou encore l’apparition de nouvelles missions ont contribué à cette baisse du nombre de pharmacies. De ce fait, 53% des fermetures sont actives et non contraintes, dont 21% sont liées à un regroupement au sein d’une ville et 32% à une cession de clientèle. La restitution de licence sans repreneur ne concerne que 39% des fermetures tandis que 6% correspondent à une liquidation. Le représentant des pharmaciens au sein de l’Ordre, Alain Delgutte, explique qu’un regroupement “permet de faire des économies d’échelle, de personnel et de stock”. Par ailleurs, les médicaments pourraient bientôt être en vente dans les supermarchés.