L’usage d’emballages en plastique est un fléau pour l’environnement. Pour le bien de la planète, il devient urgent d’y trouver une alternative. En Thaïlande et aux Philippines, une solution écologique et insolite prend place : remplacer le plastique par des feuilles de bananier.
L’idée d’utiliser des feuilles de bananier est apparue dans un supermarché thaïlandais baptisé Rimping Market. Relayée par internet, elle a fait écho partout dans le monde et démontre qu’il est possible de se passer du plastique.
Une alternative écologique, naturelle et économique
Emballer des produits naturels dans des feuilles de bananiers, c’est la solution innovante et toute simple que le gérant de cette supérette à Chiang Mai a imaginée. Dans son rayon primeur, les légumes divers, des courges aux poivrons, sont emballés dans des feuilles de bananier à la grande surprise des clients. Le nouvel emballage garanti sans pesticide a remplacé le plastique. En effet, les feuilles de bananier, résistantes et flexibles, sont d’excellents emballages. Elles se conservent longtemps et, contrairement au plastique, sont biodégradables. Toutefois, bien que remarquable, l’initiative ne peut être reproduite que dans les pays tropicaux qui produisent ce fruit en quantité. En Belgique, par exemple, les emballages en plastique sont abandonnés au profit du marquage naturel des produits bio.
Le modèle thaïlandais, imité par ses voisins
L’emballage en feuilles de bananier, devenu tendance suite à son succès en Thaïlande, gagne les pays de l’Asie du Sud-Est. Dans le cadre de la lutte internationale contre les sacs plastiques, les supermarchés philippins ont emboîté le pas des Thaïlandais en introduisant les feuilles de bananier comme emballage alternatif dans leurs rayons. Ainsi, la même méthode est retrouvée dans un grand centre commercial de Legpazi, mais aussi chez Dizon Farms, le fournisseur en fruits et légumes des supermarchés locaux. Par ailleurs, cette alternative est profitable aux Philippines, désignée par la GAIA (Global Alliance for Incinerator Alternatives) et Greenpeace comme l’un des pays qui polluent le plus l’océan. Avec des feuilles de bananier à la place des emballages en plastique, ce pays est bien décidé à changer la donne.
Du plastique, encore et encore
Le plastique utilisé au quotidien est une véritable menace pour l’environnement. Polluant terre et mer, elle est en grande partie responsable de la déchéance planétaire. Populations et organismes mondiaux sont au courant de ces faits et pourtant, la production mondiale de plastique n’en décroît pas pour autant. En effet, cette dernière est évaluée à plus de 80 millions de tonnes depuis le début de l’année 2019 et seulement une partie des déchets est recyclée. À ce rythme, une douzaine de millions de tonnes de plastiques se retrouveront dans les océans et dans la nature d’ici 2025 selon l’ONU. Comme les emballages alimentaires y sont pour beaucoup, l’utilisation de produits biodégradables tels que les feuilles de bananier est la meilleure solution, à moins que l’enzyme mangeuse de plastique développée par les chercheurs ne soit généralisée. Cette trouvaille est la preuve qu’une idée toute simple peut faire toute la différence.