Les autoportraits avec des animaux sauvages sont désormais dénoncés par certaines plateformes ainsi que des organisations de protection des animaux en raison de leurs impacts négatifs. En octobre 2017, l’ONG World Animal Protection a publié un rapport déplorant une hausse du nombre de selfies pris avec des animaux exotiques.
Alors que les selfies avec des animaux de compagnie abondent sur les réseaux sociaux, ceux avec des animaux exotiques sont également en vogue. Focus sur les méfaits de cette pratique liée à la maltraitance des animaux.
Selfie avec les animaux sauvages : une pratique touristique populaire
Dans son rapport, l’ONG World Animal Protection tire la sonnette d’alarme sur la popularité des selfies en compagnie d’animaux exotiques, notamment en Amazonie. Des dizaines de milliers parmi les 34 milliards d’images postées par les 700 millions d’usagers d’Instagram sont des selfies avec des animaux exotiques. Depuis 2014, le nombre de ces autoportraits a augmenté de 292% sur Instagram et près de 40% d’entre eux sont considérés comme “néfastes pour les animaux” du fait qu’ils favorisent des interactions inadaptées avec les animaux photographiés.
Des animaux maltraités pour le plaisir des touristes
Alors que le tourisme constitue un secteur en forte croissance qui génère de plus en plus d’emplois, ces impacts négatifs se font particulièrement ressentir sur le milieu écologique. En effet, ces animaux sont retirés de leur milieu naturel dès leur plus jeune âge, vendus sur le marché noir et sont maintenus en captivité pour être accessibles aux touristes. Ils sont souvent battus pour devenir plus dociles afin de permettre aux touristes de se prendre en photo avec eux. Cette pratique contribue au tourisme animalier, car elle est souvent encouragée par les agences touristiques. Par ailleurs, la prise de photos avec des carcasses d‘animaux comme des dauphins roses, des caïmans, des éléphants ou encore des anacondas suscite également l’engouement des touristes. Puerto Alegria au Pérou, l’Amazonie ou Manaus au Brésil sont le théâtre de scènes de tortures d‘animaux effectuées à des fins purement récréatifs.
Alors que certains sont fascinés par les selfies pris avec des animaux exotiques, ils ne réalisent pas le stress ainsi que la souffrance psychologique et physique d’une telle pratique chez ces êtres vivants. Outre la participation à la maltraitance des animaux, la publication et le partage des selfies encouragent d’autres à suivre le mauvais exemple.
Les initiatives contre le tourisme animalier
Instagram constitue l’application phare en ce qui concerne le partage de photos sur les réseaux. Elle dispose d’outils particuliers permettant de détecter les images favorisant l’exploitation d’animaux sauvages. L’identification de photos avec des hashtags en référence à des animaux sauvages déclenche automatiquement un message avertissant l’usager que la participation à l’exploitation de ces animaux favorise leur maltraitance.
Au lieu de photographier un animal sauvage en captivité, drogué ou maltraité, l’idéal est de le prendre en photo dans son milieu naturel. Les bêtes dressées dans les pays en développement sont souvent droguées ou maltraitées pour être plus faciles à contrôler et plus dociles avec les spectateurs.