Chaque année en France comme partout dans le monde, des viols sont commis. Et si d’un côté les mouvements comme MeToo donnent la parole aux victimes, d’un autre de nombreux stéréotypes demeurent. L’enquête de l’Ipsos - « Les Français.e.s et les représentations sur le viol et les violences sexuelles » publiée le 19 juin 2019 en est la preuve.
La culture du viol
L’Ipsos définit la culture du viol comme étant « l’adhésion d’une société à de nombreux mythes sur le viol ». Et ces mythes, croyances ou encore stéréoptypes sont dangereux car ils minimisent non seulement le rôle du violeur mais aussi le vécu ou encore le traumatisme de sa ou ses victimes.
Selon l’enquête réalisée par l’Ipsos :
- 78 % des Français.es pensent que divers événements considérés violents par les femmes ne le sont pas par les hommes ;
- 17 % des personnes interrogées pensent que beaucoup de femmes disent « non » mais pensent « oui » ;
- 42 % pensent qu’une attitude provocante de la part de la victime atténue la responsabilité du violeur ;
- Un peu moins de 20 % des Français.es pensent que les femmes peuvent prendre du plaisir en étant forcées ;
- 32 % croient qu’un malentendu est souvent à l’origine d’un viol (ils étaient 29 % en 2015).
Inversion des rôles
Quand on regarde les résultats de l’enquête de l’Ipsos, on se rend compte que beaucoup de personnes donnent à la victime le rôle de coupable et inversement.
Certains diront par exemple « en même temps elle se promenait seule dans la rue... », « non mais tu as vu sa tenue aussi ! » ou encore « ce n’était pas malin d’accepter un rendez-vous avec un inconnu ! » minimisant ainsi le rôle du violeur et rejetant la faute sur la victime.
Pour d’autres, cette dernière a exagéré, il y a eu malentendu, il ou elle a dit « non » mais le violeur a compris « oui ». Certains iront même jusqu’à dire que non seulement c’était une relation consentante mais qu’en plus la victime a pris du plaisir.
Autre mythe entourant le viol en France, celui de la victime qui a tout inventé. « Il n’aurait jamais pu faire ça », « c’est impossible, elle invente, elle fait ça pour se venger », « Il a dû la repousser donc elle l’accuse »...
Enfin, il y a celles et ceux adeptes du « quand on veut on peut », sous-entendu « si il ou elle avait vraiment voulu le repousser, il ou elle y serait parvenu.e ». Dans le cas d’une femme de moins de 50 kilogrammes pour 1,60 mètre face à un homme de 80 kilos pour 1,85 mètre, par exemple, vouloir résister et y parvenir sont pourtant deux choses bien différentes.