Jeudi, le gouverneur de la Banque de France a évoqué l’abaissement début février du taux du Livret A à 0,75 % contre 1 % actuellement. Un nouveau plancher sans précédent qui s’expliquerait notamment par une inflation trop limitée.
Depuis sa création en 1818, le Livret A, qui sert entre autres à financer le logement social, n’a jamais vu son taux descendre sous la barre des 1 %. Mais Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France a fait savoir jeudi matin sur Europe 1 qu’il s’apprêtait à proposer 0,75 %. Et d’ajouter que sur le plan économique, il faudrait même aller un peu plus loin, en optant pour 0,50 %, sans non plus tomber à 0,25 %, pour éviter de trop chahuter les épargnants.
Autrement dit, Christian Noyer a choisi, comme le droit lui en laisse la possibilité, de contourner la formule déterminant le rendement du placement favori des Français – celle-ci donne en effet 0,25 %. En pratique, le taux du Livret A effectif à compter de février sera défini par le ministre des Finances, qui pourra ou non appliquer ce conseil. À noter que le taux serait de 0,25 % si le gouverneur de la Banque de France avait appliqué strictement la formule de calcul reposant sur la situation des prix en France.
Dans le détail, le taux de rémunération du Livret A correspond au niveau de l’inflation auquel s’ajoute un quart de point (0,25 %). Or, sachant que cette dernière a été égale à zéro en 2014, le résultat est 0,25 %. Ce n’est pas la première fois que la formule n’est pas suivie : durant l’été 2014, l’inflation aurait dû entraîner la fixation du taux du Livret A à 0,5 %. Mais le gouvernement avait tranché en le ramenant à 1,25 %, puis à 1 %.