Une étude menée en Angleterre a permis de constater les différents problèmes engendrés par l’utilisation du jargon médical. Ces termes brouillent la communication entre le médecin et le patient. Ils empêchent ainsi les malades de connaître leur état de santé et de comprendre leur traitement.
Un article publié en décembre 2017 par le British Dental Journal a démontré que les termes médicaux utilisés par les dentistes perturbaient la communication. Il en est de même pour les médecins en général. Ce “jargon médical” est issu d’une longue tradition dans la profession. Cependant, il commence à nuire sérieusement aux patients.
Un jargon incompréhensible et dangereux
Le “jargon médical” est né d’une logique séculaire à l’origine des termes scientifiques actuels. Cette langue était autrefois utilisée dans la profession. Elle était avant tout un signe de distinction pour les personnes instruites. Le titre “docteur” vient par ailleurs du latin “doctus” signifiant savant ou instruit. Ce langage permettait aussi aux médecins d’avoir un pouvoir sur les malades, car ces derniers craignent généralement ce qu’ils ne peuvent pas comprendre. À un certain moment, ils ont dû abandonner cette langue. Toutefois, ils ont développé un nouveau code propre à la profession et inaccessible au commun des mortels.
La tradition s’est perpétuée jusqu’à l’époque des objets connectés et des réseaux sociaux. Cependant, les patients s’indignent désormais de ne pas connaître leur état de santé et de ne pas comprendre leur traitement en raison de ce jargon incompréhensible. De plus, ce problème de communication nuit parfois à l’efficacité du traitement et peut s’avérer dangereux pour le malade. Le détournement de termes médicaux comme mytho, parano, etc., complique également la situation.
Améliorer la communication avec le patient
L’étude publiée dans le British Dental Journal a permis de souligner l’importance de revoir le langage utilisé par les médecins durant les consultations. Ils doivent s’efforcer de rassurer leur patient et éviter de les laisser dans l’ignorance. De cette manière, le malade ne partira pas du cabinet avec plein de questions sans réponse et de doutes.
Une personne ne comprenant ni sa maladie ni ses traitements risque de se contenter de subir les effets indésirables ou les éventuelles complications. Le personnel médical doit ainsi faire des efforts et adapter leur vocabulaire pour améliorer la communication avec les patients. À travers cette démarche, la prise en charge du malade pourra garder sa dimension relationnelle et empathique, selon le Pr Jacques Bringer de l’Académie de médecine.