Alors que les résultats du baccalauréat 2013 sont tombés vendredi 5 juillet, une étude portant sur les prénoms des candidats vient de révéler que pas moins de 20 % des Adèle et des Diane ont décroché une mention très bien. À l'inverse, les Sabrina n'étaient quant à elles que 2,5 %.
Si vous attendez un heureux évènement, que vous hésitez encore sur le prénom à lui donner et que vous attachez une certaine importance à sa réussite scolaire, alors peut-être serait-il judicieux d'opter pour Adèle si c'est une fille et Grégoire s'il s'agit d'un garçon. Il y a quelques mois, nous évoquions déjà une étude réalisée par Baptiste Coulmont, un sociologue des prénoms faisant le lien entre le profil d'étude et le prénom.
Reprenant plus à même son propos à travers un billet publié sur son blog, ce dernier a étudié 340 000 prénoms de candidats du baccalauréat 2013. Résultat : les Adèle et les Diane sont pas moins de 20 % à avoir obtenu une mention très bien (TB) à l'épreuve. L'on retrouve également, pas très loin derrière : les Juliette, les Alice, les Louise, les Anne ou encore les Grégoire. À l'opposé, en dernière position, les Sabrina sont quant à elles 2,5 % à avoir décroché la mention TB, aux côtés des Jordan, Dylan, Mohamed, Steven et Cindy.
Un phénomène non pas arbitraire mais social
Sachant que les copies ont été corrigées de manière anonyme, il est de fait totalement exclu que les correcteurs aient pu faire preuve d'un quelconque arbitrage dans la répartition des prénoms. Reste, comme le met à nouveau en évidence le sociologue Baptiste Coulmont, l'explication sociale. Pour lui, le prénom est un indicateur, bien qu'"imparfait et flou", de l'origine sociale des personnes qui le portent. Or, la réussite sociale est souvent liée à l'origine sociale.
De là à dire que les Adèle, Diane et Juliette appartiendraient nécessairement aux classes sociales supérieures à l'inverse des Jordan, Cindy et Sabrina – supposés marqueurs d'une origine sociale moins favorisée –, il n'y a qu'un pas. Et même si la réalité est bien plus complexe, le directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco), Jean-Paul Delahaye, avait dernièrement regretté avec amertume les "écarts insupportables de réussite selon les origines sociales".
Ainsi, parmi les élèves rentrés en sixième en 1995, 71,7 % des enfants d'enseignants avaient obtenu un bac général en 2010, contre 68,2 % des enfants de cadres supérieurs, 13 % des enfants d'ouvriers non qualifiés et seulement 9,2 % des enfants d'inactifs. On remarquera d'autre part que les prénoms obtenant les meilleurs résultats sont en grande majorité féminins. Un phénomène qui s'explique notamment par la meilleure réussite scolaire des filles. Mais aussi, selon Baptiste Coulmont, pour la simple et bonne raison que les prénoms des garçons choisis dans les familles aisés sont sans doute moins marqués socialement que ceux des filles.
Sources : Coulmont.com, education.gouv