Tapis dans l’ombre, à l’abri des regards et hors d’atteinte des feux de projecteur pour laisser les stars briller, les paroliers ou songwriters sont les héros sans cape de l’industrie musicale. Les paroliers sont les plumes à l’origine de certains des plus grands hits musicaux de tous les temps.
Ils sont les auteurs de ces refrains qui reviennent sur les lèvres de tous. En effet, les chanteurs et interprètes n’écrivent pas forcément leurs tubes. Souvent, des paroliers interviennent dans le processus. Zoom sur ces écrivains de l’ombre.
Des ombres qui s’effacent à la lumière des interprètes
Devenir parolier est un choix de carrière comme un autre, quoique cette profession ne soit pas listée parmi les métiers considérés porteurs d’ici 2030. Par simple définition, un parolier, songwriter en anglais, est une personne qui met son savoir-faire d’écrivain à disposition des chanteurs et interprètes de l’industrie de la musique. Il écrit, pour eux, des paroles de chanson, des mots qui finissent par être automatiquement associés au nom de leur interprète, une fois le titre diffusé à la radio. En effet, beaucoup ne savent pas que le refrain de leur hit préféré pourrait, en réalité, n’être que les mots d’un parolier anonyme qui en a fait son métier. Endosser ce rôle au cœur d’une industrie qui braque ses projecteurs sur les figures qui se tiennent à l’avant de la scène, revient donc à accepter l’anonymat. Le titre de parolier est ainsi qualifié de métier de l’ombre, dans la mesure où cet artisan du verbe conserve sa confidentialité, tout en bénéficiant des avantages financiers de son œuvre.
Des paroliers anonymes, d’autres qui le sont moins
Les paroliers, pour les artistes, interprètes et vocalistes qui y ont recours, contribuent grandement au succès de leur carrière. En effet, sans ces derniers, certains des plus grands hymnes de l’histoire, pour ne citer que Toxic de Britney Spears ou Diamonds de Rihanna, auraient difficilement vu le jour.
Bien qu’ils œuvrent derrière les rideaux, sans jamais s’exposer sur la scène, les paroliers sont connus pour leur art. Certains sont anonymes, et la lecture de leur nom en bas de page après les paroles d’une chanson n’évoque rien à la majorité. D’autres songwriters sont des figures internationales de l’industrie musicale. Ed Sheeran, l’auteur de la célèbre ballade Love Yourself de Justin Bieber ou encore Charlie XCX, la plume à l’origine de Same Old Love interprété par Selena Gomez, n’en sont qu’un infime exemple. D’autres artistes, tels que Sia, Billie Eilish ou encore Taylor Swift, une des chanteuses les plus écoutées sur la plateforme de streaming musicale Spotify, écrivent eux-mêmes leurs chansons.
Un métier qui paie bien
Les paroliers sont, à l’instar des interprètes qui chantent les mots qu’ils ont écrits, payés en fonction de la performance du tube dans les classements et dans les ventes de disques. Ils reçoivent, selon les principes du droit d’auteur et de la protection de la propriété intellectuelle, un pourcentage sur les chiffres de ventes réalisées. Les diffusions du tube à la radio, son classement dans les “charts” et le nombre d’exemplaires écoulés sont autant de facteurs dont dépend la rémunération des paroliers.
Zoom : pourquoi dit-on « c’est un tube » au sujet des chansons à succès ?
Le terme de « tube », dans le domaine musical, provient à l’origine d’un cylindre rotatif sur lequel les chansons populaires étaient enregistrées pour être lues sur tourne-disque. L’écrivain, poète et musicien Boris Vian lui a donné le sens que nous connaissons dans les années 1950, alors qu’il était directeur artistique de la maison de disques Philips. Le mot « saucisson » était utilisé pour décrire un succès pop, et lorsqu’il était directeur artistique de Philips, Vian aurait commencé à le remplacer par le mot « tube », en référence à une chanson à succès dont les paroles seraient creuses comme un tube !
Boris Vian a ainsi popularisé ce néologisme en 1957, avec sa chanson Le tube, écrite pour Henri Salvador, qui montre comment des paroles banales peuvent être utilisées pour créer une chanson à succès. Le terme a ensuite progressivement pris un sens moins péjoratif.