Les femmes enceintes et les caissières encourent des risques importants quotidiennement. L’Anses (Agence national de sécurité de l’environnement et du travail) a publié un avis suite à une étude réalisée par une centaine de scientifiques autour du bisphénol A. Ce long travail dévoile une forte exposition à ce perturbateur endocrinien et les risques inquiétants pour les générations futures qui en résultent.
Ce perturbateur hormonal était déjà connu pour ses dangers, mais ce rapport nous dévoile surtout que le bisphénol A entrerait également dans la composition d’un grand nombre de produits du quotidien.
Attention aux femmes enceintes et aux caissières
L’Anses juge que c’est la première fois qu’un tel niveau toxicologique au-delà du danger est révélé. Depuis 1960, la population occidentale en est imprégnée. Les principales cibles à risques sont les femmes enceintes et les caissières.
Le bisphénol A entre principalement dans la composition de deux types :
- il permet de durcir le plastique des objets en polycarbonates, donc dans la composition de nombreux récipients alimentaires (biberons, bombonnes d’eau, la vaisselle et les récipients de conservation) ;
- dans la composition de diverses résines époxys principalement utilisé pour les boîtes de conserves.
L’agence a mesuré la teneur en BPA dans plusieurs lieux (eau, air, alimentation, habitation, poussière, tickets de caisse) et dans 23 % des cas les femmes enceintes sont exposées à un taux de bisphénol A élevé.
Cette forte exposition à ce perturbateur hormonal est un risque pour la glande mammaire de l’enfant à naître d’une femme enceinte. Les enfants in utero auraient plus de chance de développer un cancer du sein dans leurs vies. D’autres dangers tels que le trouble du comportement, des défauts de l’appareil reproducteur féminin et des risques d’obésités peuvent être également causés.
Les tickets de caisses sont également dangereux, leur teneur en bisphénol A est élevé. Ainsi, la caissière courre aussi un risque à les manipuler quotidiennement. Certaines enseignes ont modifié la composition de leurs tickets de caisses en supprimant le BPA par d’autres produits, mais ils s’avèrent tout aussi dangereux.
L’alimentation en tête de liste
Ces risques pour la femme enceinte ne sont pas inconnus, puisque l’interdiction du BPA dans les biberons dès 2013 a déjà été prise l’année dernière. Mais c’est surtout la première fois que ce perturbateur endocrinien est présent dans autant de situations d’exposition.
La contamination est causée à 84 % à cause des produits alimentaires selon l’Anses. Présent dans la composition des boites de conserves, le BAP est également contenu dans les bonbonnes à eaux, utilisées dans les fontaines à eaux dans les entreprises par exemple. L’Anses recommande donc de la vigilance.
Le Bisphénol A disparaitra dès 2015
Par ces constats, l’Anses justifie grandement la décision prise en 2012 pour l’interdiction totale de l’utilisation du Bisphénol A dans nos produits dès 2015. Suite à ce rapport la ministre de l’Ecologie proposera prochainement à la Commission Européenne d’interdire le bisphénol A dans les tickets de caisse.
Pour avoir une plus grande maitrise des dangers, la ministre a d’ailleurs demandé à l’Anses d’élargir ses recherches à d’autres substances dangereuses susceptibles d’être elles aussi des perturbateurs endocriniens.