Le terme “slut-shaming” désigne la stigmatisation des filles sexuellement actives. Elles sont souvent traitées de “salopes” en raison du nombre de leurs partenaires, de leurs pratiques sexuelles ou simplement de leur style vestimentaire.
Les filles actives sur le plan sexuel ou s’habillant en tenue légère sont souvent culpabilisées et rabaissées. Bien connu aux États-Unis, le slut-shaming gagne peu à peu le reste du monde. Tour d’horizon de ce phénomène qui fait de nombreuses victimes.
Des propos blessants
Les femmes traitées de “putes” ou de “salopes” par leur entourage en raison de leur sexualité ou de leurs vêtements s’en trouvent blessées. Malheureusement, certaines finissent par craquer au point d’en venir au suicide. C’est le cas d’une adolescente américaine de 13 ans qui a décidé d’en finir avec la vie suite à de nombreux mois de harcèlement et aux menaces de viol qu’elle a reçues. Des filles de son collège avaient tagué le mot “slut” ("salope" en anglais) sur son casier pour l’humilier. Or, les enquêtes menées a posteriori révèlent pourtant que cette jeune fille n’avait jamais embrassé de garçon, ce qui montre bien l'ampleur du phénomène.
Un risque élevé de viol
Dans l’imaginaire collectif, une femme sexuellement active ou portant une tenue provocante ne peut pas dire non puisque la “salope” aime le sexe et qu’elle en veut. Ainsi, les adeptes du slut-shaming cherchent à faire culpabiliser les victimes de viol. De ce fait, les filles veulent à tout prix éviter d’avoir une mauvaise réputation afin de ne pas subir d’agression ou de harcèlement. Il en résulte un jugement de plus en plus sévère envers celles qui vivent leur vie différemment.
Des initiatives contre la stigmatisation
De nombreuses personnes s’activent aujourd’hui pour lutter contre le slut-shaming. Certaines n’hésitent pas à participer aux slutwalks organisés dans les grandes villes pour dire non au viol. Ces marches en tenues provocantes visent surtout à expliquer que les victimes de viol ne sont pas responsables de leur agression. Pour Emily Lindin, initiatrice du projet UnSlut, une éducation sexuelle saine et un changement dans la façon de penser sont indispensables pour arrêter ce phénomène. Selon elle, le mot “salope“ ne devrait plus être utilisé pour insulter quelqu’un.