Dans l’histoire des cités françaises, il fut un temps où le tintement des cloches signalait un événement particulier. Certaines de ces traditions ont survécu à l’évolution du temps. Autrefois, les cloches civiles donnaient l’alerte à la population en cas de danger quelconque, ou informaient d'un événement. Le tocsin et le glas, deux codes sonores différents, retentissaient alors dans la ville. Les habitants pouvaient directement deviner une urgence.
Avec la généralisation des médias, la jeune génération est peu familière avec les vieilles traditions des cités. Pourtant, il est toujours bon de savoir qu’avant que le numérique prenne d’assaut le quotidien, les villes françaises avaient leur propre système d’information et d’alerte suivant les événements qui surviennent. Les cloches des églises étaient au centre de ce réseau de diffusion. Ces dernières retentissaient suivant un code sonore spécifique, notamment le glas ou le tocsin, pour alerter ou informer la population. Décryptage.
Le glas, qu’est-ce que c’est ?
Il y a quelques siècles, la cloche servait à diffuser une information importante à travers un code sonore. La manière dont l’instrument est frappé pour produire un tintement différait suivant les cas. Le glas, parmi ces sonneries traditionnelles, traduisait la survenue d’un événement tragique. Ce son de cloche lent s’étire sur une longue note de plusieurs minutes pour informer la cité du décès d’une personne. Baptisé par l'Église cloche des morts, le glas retentissait dans les cités depuis le VIème siècle. Reflétant l’agonie et le deuil, ce code sonore était utilisé pour les obsèques d’un fidèle de l’Église. La cloche est aussi employée pour des événements heureux : elle entre notamment dans les traditions de mariage à l’église.
Le tocsin, c’est quoi ?
Le tocsin est un autre code sonore qui ne retentit que dans certains cas. Cette pratique, apparue dans le courant du Moyen Âge, a longtemps servi pour signaler aux habitants de la cité la survenue d’un danger. En cas d’incendie, d’invasion ou de catastrophe naturelle, à l’image de l’ouragan Ida qui a ravagé les Etats-Unis, la ville faisait aussitôt sonner le tocsin, un tintement produit par des coups rapides et rythmés donnés à la cloche. À la différence du glas, la cloche est frappée environ 60 fois par minute pendant une dizaine de minutes, ou plus, selon qu’il s’agisse d’un incendie ou d’une invasion. En soi, ce code sonore appelait la population à se mobiliser pour faire face au danger imminent.
Des traditions qui se sont effacées avec le temps
Si autrefois le glas et le tocsin retentissaient sans équivoque dans les cités françaises, cette pratique s’est perdue avec le temps, laissant place aux nouvelles technologies. Désormais, les MAI, ou moyens d’alerte et d’information de la population, utilisés en cas d’urgence incluent des sirènes, des boîtiers d’alerte, les médias, sans oublier Internet, les applis et les logiciels de communication. Les cloches, quant à elles, continuent de trôner fièrement au sommet des horlogers et des tours d’église. Cependant, leur électrification ne permet plus de sonner le tocsin. Et quand bien même le tocsin ou le glas sonneraient à nouveau, la société actuelle n’en connaîtrait pas la signification.