Ces charmants insectes colorés et volants que l'on trouve notamment dans nos prairies seraient visiblement en déclin, d’après une récente étude. En raison d’une mauvaise biodiversité, ces dernières meurent en masse, à tel point que la moitié aurait disparu en un siècle en Europe. Si cette diminution est inquiétante, elle l’est d’autant plus lorsque l’on sait que les papillons jouent un rôle primordial sur notre écosystème.
L’Agence Européenne pour l’environnement (AEE) a dévoilé son étude (en anglais) sur les papillons de prairies, les résultats sont plutôt alarmants. En analysant 19 pays européens entre 1900 et 2011, ils ont en effet conclu que près de la moitié des papillons de prairies avaient disparu.
En tout, sur les 17 espèces examinées, 8 auraient connues une forte baisse, dont l’amarillys, la belle-dame, le vulcain et le machaon.
Une agriculture intensive
La principale cause de cette diminution depuis un siècle n'est autre que notre mode de vie. L’agriculture intensive - dont l’utilisation d’engrais et de pesticides -, l’artificialisation des sols et la modification des paysages, avec l’abandon de certaines terres en zone montagneuse favorisant la broussaille dans les prairies, sont de véritables dangers pour le développement des papillons.
Il faut dire que des dégâts irréversibles sont déjà perceptibles alors que le papillon n'en est qu'au stade de la chenille. Les zones et haies humides propices au développement de l’insecte, disparaissent peu à peu. Pire encore, le papillon une fois transformé a parfois bien du mal à croître et à butiner : les plantes sauvages et colorées adaptées à leur croissance s’éteignent. Ils sont alors forcés de se rapprocher des bords de route et des voies ferrées.
Enfin, en ce qui concerne le papillon de nuit, une des espèces les plus touchées, c’est tout simplement la pollution lumineuse des éclairages des villes qui cause leur perte.
Un déclin inquiétant pour la planète
Cette diminution inquiète d’autant plus que le papillon joue un rôle important sur l’écosystème et sur l’agriculture. À l’instar des abeilles, les papillons sont responsables de la pollinisation et leur présence est nécessaire pour l’équilibre de la biodiversité. C’est pour cette raison qu’Hans Bruyninckx, directeur de l’AEE, attire les regards sur ce déclin.
Phénomène comparable, le déclin des abeilles toucherait quant à lui principalement notre alimentation. Il suffit de voir ce que seraient nos supermarchés sans leur présence pour réaliser l’impact de la pollinisation sur notre mode de vie.
Tandis que plusieurs mesures européennes concernant l’agriculture ont déjà été prises pour supprimer les pesticides, déclarés nocifs pour les abeilles, reste à voir si la cause des papillons prendra la même voie.