D'après un sondage 60 millions de consommateurs publié lundi, les Français sont 79 % à considérer que leur pouvoir d'achat a diminué en 2012, et 77 % à juger que ce phénomène va se reproduire en 2013.
Pour réussir à s'en sortir, plus d'un Français sur deux se trouve désormais contraint de mettre moins d'argent de côté. C'est ce que revèle un sondage 60 millions de consommateurs/Mediaprism rendu public lundi 22 avril. Selon ce dernier, 58 % des Français estiment d'ailleurs qu'ils vont encore diminuer leurs dépenses en 2013 – une tendance qui pèsera par ailleurs d'autant plus sur une croissance d'ores et déjà en berne.
Si quelques analystes se risquaient il y a encore quelques mois à anticiper le retour de la croissance en 2013, le début du deuxième trimestre accumule pour sa part son lot de mauvaises nouvelles sur le front économique. Ainsi, début avril, le gouvernement s'est vu forcé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les deux années à venir, réduisant ses estimations de 0,8 % à 0,1 % pour 2013. Une révision jugée il y a peu encore bien trop optimiste par le Fonds monétaire international (FMI), en prédisant une récession en France en 2013 avec un PIB en baisse de 0,1 %.
Désormais, c'est l'association 60 millions de consommateurs qui vient jouer les oiseaux de mauvais augure en avançant à son tour une perspective négative pour l'économie nationale. Une éventualité qui fait écho au pessimisme des consommateurs, qui sont 77 % à s'attendre à une baisse de leur pouvoir d'achat. Alors qu'ils sont 79 % à estimer que leur pouvoir d'achat avait déjà décliné en 2012, une majorité de Français anticipe donc une deuxième année difficile pour les finances.
Loisirs, vacances, habillement… des dépenses sacrifiées
Compte tenu de la situation, pas moins de quatre Français sur dix indiquent avoir tout bonnement supprimé certaines dépenses de leur budget ou se priver plus que par le passé. Tant et si bien que 66 % des Français sacrifient les loisirs et les vacances, l'habillement (65 %) et les soins de beauté (59 %). Autre conséquence : l'épargne est elle aussi entamée puisque 52,9 % des sondés déclarent être contraints d'y recourir régulièrement.
Reste toutefois, d'après l'enquête de 60 millions de consommateurs, que le secteur de l'alimentation devrait être un peu plus épargné par les économies forcées. Alors qu'ils étaient 50 % à indiquer diminuer leur budget alimentation en 2012, ils ne sont plus que 40 % cette année. À noter toutefois que ces contraintes budgétaires sont variables d'un ménage à l'autre.
Par exemple, comme le rappelle 60 millions de consommateurs, ceux disposant de 3 000 euros par mois peuvent compenser la baisse de leur pouvoir d'achat grâce à des réductions dans certaines dépenses qui ne sont pas indispensables. Ce qui n'est pas le cas de ceux disposant de moins de 1 500 euros, forcés de réduire des dépenses primordiales telles que la santé.
Sources : 60millions, Le Figaro, France Info