Le nombre d’employés en temps partiel a augmenté sensiblement, atteignant près de 4,2 millions de salariés en 2011. 90% de ces salariés travaillent dans le secteur tertiaire et 80% sont des femmes. Les salariés à temps partiel travaillent en moyenne 23,2 heures par semaines et 40% d’entre eux environ sont employés pour une durée inférieure ou égale à un mi-temps. Ces chiffres sont tirés d’une étude de la DARES, l’organisme qui établit les statistiques sur l’emploi, le chômage et les retraites pour le compte du ministère du Travail.
Si cette évolution n’est pas nouvelle - elle se poursuit depuis plus de 30 ans - elle prend une nouvelle signification dans un contexte de baisse des embauches en CDI et de fort turn over dans les emplois précaires (CDD et intérim). Surtout, l’étude présentée fait une distinction entre les emplois à temps partiel choisi et subi : le temps partiel est subi si l’employé ne l’accepte qu’à défaut d’en trouver un à temps plein. A partir de ces catégories, l’étude confirme des faits qu’on soupçonnait, mais dont on peut désormais affirmer catégoriquement la réalité.
Des rémunérations plus faibles
La rémunération mensuelle des employés à temps partiel est plus faible que celle des employés à temps plein (996€ en moyenne seulement, contre 1 997€ en moyenne pour un salarié à temps plein), non seulement du fait d’un plus petit volume d’heures travaillées, mais aussi du fait qu’ils sont moins bien payé de l’heure (11,2 €/h en moyenne, contre 14,8€/h pour un temps complet). Cet écart est dû à une moindre qualification des emplois à temps partiel, et donc une faible rémunération. Ces emplois sont typiquement ceux des aides à domicile, des salariés de la grande distribution ou des entreprises de nettoyage. Le salaire moyen dans ces emplois se situe aux alentours de 1,6 Smic, contre 2,1 pour les employés à temps plein.
Une inégalité croissante entre temps partiel choisi et temps partiel subi
Dans cette catégorie déjà défavorisée des employés à temps partiel, il existe une inégalité entre ceux qui sont dans cette catégorie par choix de ceux qui y sont par défaut, subissant les conséquences d’un sous-emploi. Les premiers ont un salaire horaire moyen situé aux alentours de 1,7 Smic, contre 1,3 Smic pour les seconds. Partant de là, on constate que les employés en « temps partiel subi » ont un salaire horaire inférieur de 6 % à ceux qui sont à temps plein, alors que cet écart est presque nul entre les salariés à temps plein et ceux qui sont en « temps partiel choisi ».
Des emplois multiples pour lutter contre la précarité
16,5% des employés à temps partiel ont une deuxième activité professionnelle pour compléter leurs revenus quelque soit leur sexe. Parmi ceux-ci, 10,7% exercent le même métier chez au moins 2 employeurs, et 5,8% exercent un métier différent. 21% des employés en « temps partiel subi » cumulent plusieurs activités, contre 14% des employés en « temps partiel choisi ». Le fait d’avoir une autre activité est plus fréquent dans les secteurs des services directs aux particuliers (35%), du nettoyage en entreprise (18%) et des arts, spectacle et activité récréatives (26%).