Le développement des technologies de communication a généralisé l’omniprésence des radiofréquences dans le quotidien de l’Homme. La propagation de ces ondes invisibles a, dès lors, suscité l’émergence d’une nouvelle peur : celle des éventuels effets néfastes des ondes radioélectriques sur la santé.
Dans son besoin de développer une solution à tout, la société a mis au point des accessoires destinés à réduire l’exposition aux ondes électromagnétiques. Leur utilité est toutefois remise en cause par la communauté scientifique. Sont-ils efficaces et, surtout, sont-ils d’une quelconque utilité ? Zoom sur l’avis des scientifiques.
Efficaces jusqu’à 99% selon l’Anses
Capitalisant sur la peur collective à l’égard des ondes radioélectriques, les dispositifs de protection anti-ondes fleurissent de partout dès le début des années 2010. Ainsi sont apparus les fameux patchs et pastilles de protection, des accessoires qui viennent se coller à l’arrière des téléphones portables afin d’en réduire le rayonnement. Étudiés par l’Anses, l’Agence nationale de santé, responsable notamment de l’interdiction définitive du métam-sodium en France, ces dispositifs anti-ondes se révèlent plutôt efficaces. En effet, les patchs vont jusqu’à absorber 99% des ondes radioélectriques émises par l’appareil. Toutefois, leur utilisation compromet les performances du portable. En altérant le rayonnement électromagnétique de l’antenne, les protections anti-ondes dégradent la réception du téléphone qui perd alors tout son intérêt.
Des dispositifs pour bébé à l’utilité controversée par la science
Les années ont coulé, les ondes électromagnétiques demeurent et la méfiance portée à leur égard n’a rien perdu de sa force. D’autres dispositifs anti-ondes ont émergé, dont des vêtements et des couvertures anti-ondes. Adressés aux parents qui ont peur que leur bébé soit trop exposé aux ondes radioélectriques, ces accessoires se veulent les garants de leur sécurité. Cependant, la science est d’un tout autre avis. Les experts blâment notamment cette stratégie en la qualifiant de purement commerciale. En effet, la vente des vêtements qui se veulent anti-ondes attise davantage la peur controversée. Là encore, l’Anses est formelle. Dans son rapport de juillet 2016, elle qualifie d’inutile l’utilisation de ces fameux dispositifs contre les effets hypothétiques des radiofréquences sur les enfants. Emmailloter le bébé dans une couverture de protection anti-ondes est loin d’être une nécessité.
Une peur enracinée, mais infondée ?
L’Anses publie rapport sur rapport concernant les études menées sur l’impact de l’exposition constante aux ondes électromagnétiques sur la santé. Jusqu’alors, aucune démonstration tangible n’a permis de relier directement les effets décrits par les personnes qui se qualifient d’électrohypersensibles aux rayonnements radioélectriques. Les scientifiques s’accordent à dire qu’aucun effet néfaste des radiofréquences sur la santé n’est à craindre, dans la mesure où les seuils d’exposition sont respectés. En soi, s’en protéger via des dispositifs anti-ondes relèverait d’une paranoïa excessive. Beaucoup sont néanmoins convaincus de la dangerosité des ondes électromagnétiques pour le cerveau.