En étude depuis une quinzaine d'années sans jamais avoir réussi à s'imposer, le dossier médical partagé revient sur le devant de la scène avec Agnès Buzyn et le DG de l'assurance maladie. Explications.
Après plusieurs d'années d'errance et des millions d'euros dépensés inutilement, le DMP ou dossier médical partagé va enfin être démocratisé. Il s'agit du souhait de la ministre de la Santé et de Nicolas Revel, directeur général de l'assurance maladie. Toujours en matière de santé, manger bio réduit les risques de cancer.
La nouvelle version du DMP
La nouvelle version du dossier médical partagé vise la centralisation des données d'un patient au sein d'un support numérique. Si cette mesure existe depuis 2004, elle n'a convaincu que peu de malades. La ministre de la Santé Agnès Buzyn souhaite à ce titre le remettre d’actualité. L'objectif est d’ouvrir plus de 40 millions de dossiers d'ici 5 ans. Il s'agit de l'accord signé entre la CNAM ou Caisse nationale d'assurance maladie et l'UNPS (Union nationale des professionnels de santé) regroupant une vingtaine de syndicats. Pour éviter un nouvel échec, Nicolas Revel a pris soin d'assurer ses arrières. En effet, ses équipes travaillent sur le sujet depuis deux ans, et ce, en toute discrétion. Une bonne préparation est en effet de mise avant de se lancer dans une telle aventure. Il faut se rappeler que le DMP n'a pas convaincu lors de sa première édition. Entre décembre 2016 et mai 2018, la première étape de développement menée auprès de neuf départements a permis de mettre en place plus de 550 000 DMP. Avec ceux qui étaient ouverts depuis le lancement du projet, le total se chiffre actuellement à 1,2 million de DMP, indique la CNAM.
Quid du DMP ?
Il faut savoir que le dossier médical partagé vise à regrouper l'ensemble des informations d'un patient. Pour l'heure, elles sont encore éparpillées :
- traitements médicamenteux ;
- allergies et pathologies éventuelles ;
- résultats d'analyses ;
- compte-rendu d'hospitalisation ;
- radios ;
- etc.
Pour faciliter le travail, l'Assurance-maladie intègrera systématiquement l'historique des remboursements dans les DMP. Cette mesure concerne les médicaments pris en charge par la sécurité sociale durant les deux dernières années. Le but est d’améliorer le suivi des malades grâce à l'amélioration du partage d'informations entre l'hôpital et les praticiens en ville. Par ailleurs, le DMP permet de minimiser les risques associés aux interactions médicamenteuses tout en évitant de refaire des examens inutiles. Malgré toutes ses promesses, les médecins restent circonspects à son sujet.
Les problèmes à surmonter
Pour les malades, l'utilité du DMP ne fait aucun doute. Le souci serait surtout de convaincre les médecins libéraux de le remplir et de l'utiliser. Il s'agit du principal frein ayant empêché sa popularisation à son lancement. Ces médecins ne devraient pourtant pas se montrer réticents, vu que la consultation est devenue plus chère. L'autre écueil se rapporte aux soucis d'ordre technique. Il faut en effet équiper les hôpitaux et les cabinets médicaux des bons logiciels capables de gérer cette nouveauté.