Le travail de nuit figure parmi les principaux facteurs de risque pour plusieurs types de cancer chez la femme selon une étude parue dans la revue américaine Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention. L’article recommande ainsi aux personnes concernées de réaliser des dépistages et des examens médicaux réguliers.
Selon une métaanalyse de 61 sondages menés sur plus de 100 000 patients et 3,9 millions de personnes, travailler de nuit favoriserait le développement de cancers chez la femme. Les infirmières travaillant de nuit sont les plus touchées. Elles sont surtout atteintes de cancers du système gastro-intestinal, de la peau et du sein. Une source d'inquiétude, d'autant que le travail de nuit des femmes était déjà soupçonné de nuire à leur fertilité
3,9 millions de femmes, 11 types de cancer
Publiée fin 2017 dans la revue américaine Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, l’étude se base sur 61 recherches internationales portant sur environ 3,9 millions de femmes vivant aux États-Unis, en Europe, en Asie et en Australie. Elles ont toutes travaillé de nuit durant plusieurs années. Par rapport aux personnes travaillant aux horaires traditionnels, les sujets observés présentent plus de 19% de risques d’avoir un cancer. L’analyse a permis d’en isoler 11 types spécifiques, dont les cancers du sein (32%), du système gastro-intestinal (18%) et de la peau (41%) . De plus, il existe 3,3% de risques supplémentaires de développer un cancer du sein pour une période de cinq ans de travail de nuit.
Dans leur analyse, les chercheurs de l’Université chinoise Sichuan (Chengdu) ont aussi constaté un accroissement des cas de cancer du sein chez les sujets travaillant de nuit en Europe et en Amérique du Nord. Les risques semblent ainsi augmenter en raison des taux d’hormones sexuelles trop élevés chez ces femmes.
Le cas des infirmières
Selon l’article sorti fin 2017, les infirmières sont les plus touchées par ce phénomène parmi les professions observées. Elles sont surtout connues pour l’intensité de leur rythme de travail, surtout la nuit. Chez cette tranche de la population, le risque de cancer du sein augmente de 58% contre 35% pour le cancer du tube digestif (œsophage, estomac, pancréas, foie, côlon et rectum) et 28% pour celui du poumon.
La fréquence de cancer dans cette profession pourrait toutefois s’expliquer par leurs connaissances et leur familiarité avec l’univers médical. De ce fait, elles se soumettent plus souvent à des examens et des dépistages. De plus, ces professionnels de la santé peuvent reconnaître les signes avant-coureurs de ces pathologies, permettant de réaliser un diagnostic précoce.