Mardi, le ministre de l'Éducation nationale, Benoît Hamon, a lancé une conférence nationale sur l'évaluation des élèves. Son objectif : parvenir à une notation plus indulgente et bienveillante à l'école. Mais quelles pourraient bien être les alternatives à l'évaluation notée actuelle ?
Un redoublement lié à une note tout juste en dessous de la moyenne, une mauvaise note qui attire les railleries des camarades… nombreux sont les élèves qui, à un moment ou un autre de leur scolarité, sont confrontés à ces problèmes. Afin d'y remédier, le ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Benoît Hamon, a mis en place mardi une "conférence nationale sur l'évaluation des élèves". Son but : trouver un consensus sur une notation plus adaptée et bienveillante.
Le système des lettres
Il s'agit d'un dispositif d'ores et déjà en place dans de nombreux pays, comme aux États-Unis. Le principe : substituer la notation chiffrée actuelle par des lettres allant de A à F. Lettres en général accompagnées de "+" ou de "-". Toutefois, le syndicat national des lycées et collèges estime qu'un tel système est en fait une méthode de notation comparable aux notes sur 20 ou sur 10.
À noter qu'en 1969, le gouvernement avait déjà essayé d'appliquer cette méthode, mais elle a été abandonnée deux années plus tard.
Des appréciations seulement
Ce système est déjà utilisé par de nombreuses écoles françaises, notamment en maternelle et dans un certain nombre de classes de primaire. L'objectif de remplacer les notes par des appréciations est ainsi d'évaluer les progrès réalisés par les élèves, de vérifier si les compétences sont intégrées, sur le point de l'être ou non acquises. Dans une pétition pour la suppression des notes, l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) souligne qu'il est temps supprimer une notation "inutilement sélective à l'école élémentaire".
À noter qu'en 2010, l'Afev avait déjà souligné les angoisses des enfants à l'école relatives à ce système. D'après elle, 43 % des élèves auraient ainsi mal au ventre avant d'aller en classe et 24 % auraient l'impression que le maître les dévalorise et les sanctionnent, notamment.
Des codes couleur
En Charente-Maritime, entre autres, la notation par la couleur est en place dans quelques établissements depuis 2007. Cette année-là, c'est un collège de la Rochelle qui avait fait le grand saut. Une façon d'en finir avec le zéro pointé si angoissant pour les élèves ou les 20 caressant l'égo. Dans le collège de Beauregard, quatre couleurs sont utilisées pour noter : rouge pour non acquis, orange quand l'élève est en voie d'acquisition, vert lorsque c'est acquis et bleu lorsque c'est excellent. Un modèle provenant notamment du Canada favorisant le respect des camarades.
Des évaluations rares et une note minimale de 4/10
La Finlande, qui se place en tête des classements internationaux en matière d'éducation et où le taux de réussite scolaire en primaire s'élève à 99,7 %, n'évalue que tardivement les élèves lors de leur cursus scolaire. La première évaluation, non chiffrée, a ainsi lieu à l'âge de neuf ans, tandis que les premières notes ne font leur apparition qu'à compter de onze ans. Afin de ne pas démoraliser les élèves, la note la plus basse est de 4/10. En outre, l'école finlandaise ne dispose pas du système de redoublement. Un système qui a de quoi faire des envieux…
Sources : lefigaro, lci, lemonde