En ce début d’année, la France braque ses projecteurs sur la question des incidents liés au syndrome du bébé secoué (SBS), une situation que d’autres pays tels que le Japon et l’Australie ont déjà placée sous contrôle. Pour rappel, dans un soudain excès de fatigue et de frustration, secouer avec force un bébé dont les pleurs se font insistants et insupportables relève de la maltraitance. Cette qualification est encore inconnue du grand public et des jeunes parents.
Les cas de bébés victimes du syndrome du bébé secoué (SBS) en France sont encore nombreux, en partie à cause du manque de sensibilisation à ce sujet. La nouvelle campagne gouvernementale intitulée “Stop bébé secoué” vient y remédier. Zoom sur les détails.
Le SBS ou syndrome du bébé secoué, c’est quoi ?
Tout comme il est dit qu’un enfant meurt tous les 5 jours sous les coups de ses parents, le SBS, ou syndrome du bébé secoué est la cause du décès d’un nourrisson sur dix qui en sont victimes. Concrètement, il s’agit d’un geste de maltraitance exercé par un adulte, généralement les parents ou la nounou, sur un nourrisson. Cet acte survient généralement en réponse à une crise de pleurs du bébé, face à laquelle le père ou la mère se retrouve pris de court, fatigué et à bout de patience. Le bébé est alors secoué avec vigueur, dans l’espoir ultime de le calmer. La plupart du temps, ceux qui infligent ces secousses sont loin de se douter des incidences d’une telle violence sur le petit corps fragile du nourrisson. Traumatismes crâniens, lésions cérébrales, altération du développement cognitif et psychomoteur, handicaps physiques sont autant de séquelles permanentes que des secousses répétées peuvent engendrer.
Une campagne de prévention et de sensibilisation au SBS
Alors que la fessée a officiellement été interdite par les lois françaises, les maltraitances physiques à l’encontre des enfants demeurent une pratique courante dans la société. Aux yeux de la justice, le syndrome du bébé secoué en est une des formes les plus graves. La loi qualifie cet acte, souvent involontaire, de violence volontaire aggravée, fortement répréhensible à hauteur de 20 à 30 années d’incarcération selon le chef d’accusation retenu. Au final, cette action qui, aux yeux du parent, devait initialement lui permettre de calmer les pleurs frénétiques du bébé peut se révéler fatale pour ce dernier. L’unique façon de pallier cette ignorance collective réside dans la diffusion massive d’une campagne de sensibilisation, telle que celle récemment déployée par le secrétariat d’État en charge de l’enfance. L’objectif est simple : renseigner le grand public sur les dangers du SBS, un acte de violence punissable par la loi.
Un spot vidéo qui décrit explicitement l’acte de maltraitance
Depuis le 17 janvier 2022, la toute première campagne de sensibilisation du gouvernement français sur SBS s’appuie sur un bref spot vidéo qui met en scène, à travers le son d’un babyphone, la colère d’un père qui secoue son bébé jusqu’au silence. Il résume en 23 secondes la gravité du syndrome du bébé secoué, un phénomène encore trop courant dans le pays, et alerte sur la dangerosité de l’acte. Ce projet de sensibilisation, inscrit dans le sillage du dispositif “1000 premiers jours de l’enfant” fait suite à une autre campagne gouvernementale portant sur les violences éducatives ordinaires.