Quand la Science tourne en rond, les choses peuvent durer longtemps. Depuis un siècle, une espèce de tortue est un casse tête pour l'Homme, un mystère enfin résolu. Les tortues sont très observées, du fait de leurs conditions de vies de plus en plus dangereuses pour leur santé. Aussi, les biologistes et scientifiques dans le monde testent, expérimentent et recherches différents moyens d'améliorer leur santé, afin que les espèces ne disparaissent pas. Or une espèce vient encore de s'éteindre. Heureusement cette espèce n'avait jamais existé non plus.
Tout a commencé en 1895, lorsque 3 spécimens uniques de Pelusios seychellensis, une tortue d'eau douce, ont été retrouvés dans l'archipel des Seychelles, la zone plus précise restant indéterminée. Ces trois spécimens, uniques, sont considérés officiellement depuis 2003 comme les trois derniers survivants de cette espèce. Il existe aujourd'hui à peine plus de 300 espèces de tortues qui, entre la pollution maritime dont elles souffrent énormément et les activités humaines qui les font fuir, s'éteignent peu à peu. Aussi, les 3 spécimens ont été confiés à des Muséum zoologiques.
Le qui-pro-quo le plus long de l'Histoire
Les Seychelles abritent de nombreuses tortues d'eau douce, et cette espèce leur ressemblait. Mais elle avait cependant certaines distinctions qui prouvaient qu'elle était d'une race différente. Aucune autre tortue n'ayant été retrouvée depuis, les scientifiques en ont déduit qu'elles étaient les dernières de leur espèce. Or, une étude publiée par Plos One révèle la véritable histoire. Il y a quelques années, lors de recherches plus approfondies sur cette espèce, des scientifiques l'ont trouvée particulièrement ressemblante avec une tortue africaine. La distance entre le lieu de découverte et le lieu d'habitat des tortues similaires était telle qu'il leur semblait impossible qu'il s'agisse d'une même espèce.
Uwe Fritz, directeur du Musée zoologique des Collections d'histoire naturelle Senckenberg à Dresde en Allemagne, a voulu avoir le cœur net sur cette histoire. Pour cela, il a comparé leur ADN, et les résultats ont écarté les doutes : il s'agit de la même espèce… Cette tortue disparue, qui depuis 2003 émeut les biologistes et les ONG, appartient en fait à une espèce de tortue africaine Pelosius Castaneus très répandue dans l'ouest du continent. Cette tortue aurait été importée en Guadeloupe en 1820, et peut-être aux Seychelles. Les scientifiques hésitent encore : il s'agit peut être aussi d'une erreur d'étiquetage lorsqu'ils ont récupéré les spécimens en 1895.
Des erreurs courantes ?
Les erreurs d'étiquetage peuvent arriver. Le problème c'est qu'il faut se rendre compte qu'il s'agit d'une erreur, et pour cela il faut du temps. De plus, cela provoque débats houleux et vaines recherches. Selon l'AFP, l'étude précise qu'il ya un certain nombre d'espèces de vertébrés qui ont été décrites à tort comme étant nouvelles à partir de spécimens d'espèces bien identifiées mais portant des données géographiques erronées". En 1905, un naturaliste avait décrit une tortue tout à fait nouvelle et inconnue, spécimen unique prétendument découvert en Nouvelle-Guinée. Pour la Science, c'était un pas en avant.
Plus tard, les scientifiques se sont aperçu qu'il s'agissait d'une tortue "banale", qui existait depuis bien longtemps et que l'on trouve en Amérique du Nord. Elle aurait simplement été mal étiquetée, puis mal décrite. Inversement, une tortue sensée avoir disparue était ressuscitée en 2012, comme le rappelle le Monde.
Sources : Plos One ; AFP