L’usage de colorants artificiels est ancré dans les mœurs de la société moderne et scientifique. Toutefois, avant que la chimie moderne n’émerge, les anciennes civilisations humaines développaient leur propre méthode en termes de teinturerie textile. À l’époque, les propriétés de nombreuses plantes tinctoriales ont été mises au jour pour composer une teinte spécifique. Ainsi née, la teinture végétale demeure, jusqu’à maintenant, une pratique courante et une alternative écologique aux colorants de synthèse.
À chaque nuance primaire du spectre lumineux correspond une plante et une recette qui permet de l’obtenir de façon naturelle. Transmises au fil des générations, les techniques de la teinture végétale demeurent d’actualité. Tour d’horizon.
La teinture végétale, un héritage des anciens temps
À une lointaine époque, alors que le tissu modal, écologique et artificiel n’existait pas encore, le textile et le cuir étaient incolores. L’envie de diversifier pousse alors les chercheurs de l’Antiquité à se servir des éléments de la nature pour obtenir un peu de couleur. La société humaine a ainsi assisté aux prémices de la teinture végétale, une coloration extraite de plantes dites tinctoriales. Dès lors, la pratique se généralise. La Chine, où la couleur des vêtements revêtait une grande importance sociale, était notamment en avance sur son temps. De même, le peuple indien a marqué l’histoire de la teinture végétale par sa maîtrise de l’indigo.
Une grande diversité de plantes tinctoriales
Une fois la possibilité de teindre le textile avec des extraits de plantes démontrée, les techniques de teinture végétale ont commencé à se développer. La pratique se systématise jusqu’au milieu du XIXe siècle, juste avant la découverte de l’alizarine de synthèse. À l’époque, les choix en termes de plantes tinctoriales étaient limités :
- La garance, le bois rouge et le pourpre pour la couleur rouge ;
- La guède (pastel des teinturiers), l’indigotier pour le bleu ;
- Le réséda, le Fustet ou encore le genêt pour obtenir du jaune solide.
Plus tard, de nouvelles ressources végétales, plus écologiques, sont venues enrichir la palette de possibilités. Des déchets verts tels que les fanes de carotte ou encore les pelures d’oignon sont recyclés pour obtenir de la teinture végétale. De plus, des fruits tels que le cassis et la myrtille sont utilisés pour obtenir une teinture bleue tandis que les épinards et le thym donnent une belle teinte verte.
Une méthode de teinture simple et accessible
Si, à l’époque, la teinture végétale était réservée à une minorité dans la société, la pratique est, de nos jours, accessible à tous. Grâce à cette méthode de teinture naturelle, donner une seconde vie à de vieux draps ou de vieux vêtements qui traînent n’aura jamais été aussi simple. Concrètement, il suffit de choisir les végétaux en fonction de la couleur désirée, de les hacher pour ensuite les faire bouillir une bonne heure à la casserole. Une fois la décoction filtrée, il ne reste plus qu’à laisser libre cours à son imagination et à teindre le tissu de son choix.