Travailler seulement 4 jours dans la semaine ? Pour certains, ce souhait parait irréalisable. Pour plus de 2 500 personnes en Islande, il est devenu réalité grâce à deux tests effectués dans le pays.
Surménage, fatigue professionnelle, burn-out que l’OMS ne considère pas comme une maladie, voilà autant de maux qui touchent les salariés d’aujourd’hui. De nombreux analystes se penchent sur ces sujets afin de trouver des solutions. Certains pays se sont aussi lancés dans des expérimentations destinées à améliorer le bien-être des salariés. Sur ce point, l’Islande aurait peut-être trouvé une réponse efficace.
Une initiative sous la pression de la société civile et des syndicats
Les maux liés au travail se multiplient au fur et à mesure que la société évolue. Le stress est toujours présent, tout comme les impacts psychologiques. Par ailleurs, les salariés trouvent de plus en plus de difficulté à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le gouvernement islandais a été alerté par la société civile et les syndicats sur ce sujet. Un problème qui expose un salarié sur cinq à un risque de trouble psychique. Sous la pression, le Conseil municipal de Reykjavik a décidé de lancer deux essais de la semaine de travail de quatre jours.
Le principe consiste à réduire le nombre de jours travaillés durant une semaine. Environ 2 500 salariés répartis parmi une centaine de lieux de travail ont pris part à ces deux essais. L’objectif était de déterminer si la réduction des heures de travail est réellement contre-productive.
Deux tests prometteurs de semaine de travail de quatre jours
Deux essais de semaine de travail de quatre jours ont été lancés en Islande. Le premier a été mis en place dans la capitale du pays de 2014 à 2019. Les salariés des crèches et des centres de services ont été les premiers concernés. Les heures de travail ont été réduites à 35 heures sans diminution de salaire. Ensuite, les travailleurs municipaux et des maisons de repos ont été inclus dans le programme.
Le second essai est plus récent. Il a débuté en 2017 pour se terminer en 2021. Cette fois-ci, des fonctionnaires ont vu leurs heures de travail réduites.
Les deux essais montrent des résultats prometteurs. Pour certains analystes, ils pourraient même devenir des modèles pour d’autres pays. La réduction des heures de travail pour les salariés concernés a été bénéfique. Les performances au travail n’ont pas été impactées. Les travailleurs sont même devenus plus productifs. Ils ont aussi apprécié la possibilité d’avoir une vie sociale plus riche grâce au gain de temps.
Une initiative suivie par de nombreux pays
Constatant le bon déroulement des essais, d’autres pays envisagent de suivre le pas de l’Islande. La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a évoqué le concept comme solution pour rebondir après la pandémie qui présente aussi des conséquences sur le mal-logement. Du côté de l’Espagne, l’initiative est plus concrète. Le gouvernement espagnol a accepté la mise en place d’un projet pilote en 2021. Une enveloppe de 50 millions d’euros est même prévue pour faciliter la mise en place des plans dans les entreprises.