La société réussira-t-elle un jour à mettre un terme au fléau grandissant qu’est la pollution plastique ? La production en masse et mal gérée de cette matière polluante est un facteur majeur de l’effondrement de la biodiversité. Il n’est ainsi pas question de laisser cette catastrophe se poursuivre. Dans cette optique, une nouvelle résolution portant sur l’élaboration d’un traité mondial de lutte contre la pollution plastique a été récemment votée par l’ANUE.
L’objectif ? Définir des règles communes à l’échelle internationale pour contrôler la production et la gestion du plastique. Décryptage.
Un pas historique dans la lutte contre la pollution plastique
Le problème que pose la pollution plastique n’a jamais été un secret. Pour l’heure, chaque pays gère cette crise environnementale à sa façon. En France, les produits jetables en plastique ont été officiellement interdits d’usage suite à une décision récente. Sauf que ces mesures prises individuellement ne semblent pas suffisamment contraignantes pour faire la différence au niveau mondial. Face à ce défi de taille, l’ANUE, réuni à Nairobi au Kenya du 28 février au 2 mars dernier, a pris une décision radicale. La plus haute instance internationale sur l’environnement a adopté une résolution en vue de l’établissement d’un traité mondial contre la pollution plastique. Les 175 pays membres rassemblés pour l’occasion se sont mis d’accord sur l’adoption d’une motion qui, concrètement, va créer un comité international de négociation.
Négocier et ratifier un texte international sur la pollution plastique
La création de ce comité international de négociation vise la création, d’ici 2024, d’un instrument international juridiquement contraignant portant sur la pollution plastique. Il sera, entre autres, chargé de mener les négociations sur la gestion du plastique, de sa production à sa fin de vie, en passant par son utilisation et ses politiques de recyclage. En termes d’avancées environnementales, l’adoption de cette motion qui ouvre la voie à la signature imminente d’un traité mondial contre la pollution plastique est une étape majeure. Le dernier pas historique de cette envergure remonte à 2015 lors de la signature de l’Accord de Paris à l’issue du grand rassemblement climatique de la COP. Ce traité, qui sera rédigé sur la base des négociations menées par le comité, constituera un texte contraignant qui servira à mettre la pression sur les grands producteurs de plastique. L’objectif sera de réduire l’empreinte plastique mondiale pour abolir la pollution.
De longues négociations à venir
De par l’importance environnementale de ces négociations, ces dernières ne pourront se clôturer du jour au lendemain. Le comité mettra au moins deux ans à rédiger cette convention contre la pollution plastique qui, dans le meilleur des cas, pourra entrer en vigueur en 2024. En attendant, les premières négociations et la première session du comité sont attendues pour le second trimestre de 2022. Les discussions seront essentiellement articulées sur trois grands principes :
- La recherche de mesures contraignantes et volontaires ;
- La gestion de l’intégralité du cycle de vie du plastique ;
- La prise en compte des pollutions marines, telles que le plasticroûte, et terrestres.