Les espaces commerciaux peuvent s’avérer particulièrement troublants pour les personnes en situation de handicap. Si les annonces de caisse et les néons ne posent pas forcément problème à la majorité de la clientèle, ces petits détails compromettent le bien-être des personnes souffrant d’autisme ou autres troubles neurologiques. Dans cette optique, l’Assemblée nationale a voté la mise en place de l’heure silencieuse dans les supermarchés.
Les grandes surfaces sont de véritables concentrés de stimuli multisensoriels, entre la lumière, les annonces au micro, la musique en arrière-plan et le bruit des chariots. Cela tend à les rendre invivables et hostiles pour les personnes handicapées, souffrant d’une pathologie neurologique ou mentale. La solution, selon l’Assemblée nationale, consiste à imposer aux commerces d’une certaine taille, une heure silencieuse hebdomadaire. Zoom sur les détails de cette nouvelle loi.
Une proposition de loi adoptée à la première lecture
Nadia Essayan, la députée du Cher, espère établir un climat de confiance et de dialogue à travers la proposition de loi soumise à l’Assemblée nationale le 28 janvier dernier. Le texte, qui relève plus de la bienveillance que d’une mesure restrictive, vise à rendre les espaces commerciaux plus accessibles aux personnes en situation de handicap. Tous les détaillants et les supermarchés d’une surface supérieure à 1 000 m² seront concernés par ce dispositif, qui consiste tout bonnement à faire régner le silence dans les rayons pendant au moins une heure par semaine. Le texte a été adopté à la première lecture, par la même Assemblée nationale qui a décidé de l’allongement du congé de paternité. Pour information, certains supermarchés français, notamment l’Intermarché de Vauvert, le font déjà.
Silence dans la salle : musiques et annonces à l’arrêt
Concrètement, que signifie une heure de silence hebdomadaire dans les espaces commerciaux ? Au moins une fois par semaine, les grandes surfaces cesseront, le temps d’une petite heure, d’être la bulle bruyante et troublante qu’elles sont habituellement. En effet, le dispositif préconise la mise en arrêt de la musique de fond dans les supermarchés, ainsi que des annonces à la caisse. Les bruits émanant des différents appareils électriques qui fonctionnent dans le magasin devront également être réduits, sans oublier l’intensité de la luminosité ambiante. L’objectif est donc d’instaurer un calme temporaire pour permettre aux personnes sensibles à ces stimuli, notamment les autistes, de mieux faire leurs courses.
Une entrée en vigueur prévue pour 2022
L’idée d’instaurer une heure silencieuse hebdomadaire dans les supermarchés n’est pas une nouveauté. En décembre 2019, un dispositif similaire, prévoyant deux heures silencieuses par semaine, avait déjà été mis en place par les supermarchés U dans les 1 600 points de vente du groupe. Le même scénario est retrouvé à Carrefour de Geneviève-des-Bois où, tous les lundis de 14h à 15h sont consacrés au silence et au calme. Le texte adopté par l’Assemblée nationale, quant à lui, n’entrera officiellement en vigueur qu’au début de l’année 2022 et s’appliquera à tous les espaces éligibles. L’année prochaine verra également l’entrée en vigueur du nouveau label Toxiscore pour les produits ménagers.