Avec la mise en marche des appareils de chauffage domestiques, l’hiver est pour la France une saison à forte demande d’électricité. Si habituellement le pays parvient sans difficulté à produire suffisamment d’électricité pour adapter l’offre au pic de demande, l’hiver 2022 s’annonce différent. En effet, l’ombre d’une possible pénurie électrique hivernale plane sur le territoire français. La crise gazière qui secoue l’Europe, la hausse des prix de l’électricité sur le marché de gros et la baisse de la capacité de production française en sont les facteurs.
En novembre 2022, l’état du parc énergétique français inquiète et laisse entrevoir la possibilité d’une pénurie d’électricité pour l’hiver à venir. Pour cause, près de la moitié des réacteurs nucléaires de l’Electricité de France (EDF) sont à l’arrêt. L’impact de la hausse des prix du gaz sur le marché européen de l’énergie pèse également dans la balance. À ce stade, l’hiver 2022 s’annonce tendu pour la France. Décryptage.
Une pénurie possible, sans risque de blackout
Le mot pénurie est souvent repris dans les actualités du dernier trimestre de l’année 2022. S’il avait été annoncé que des pénuries ou des coûts en hausse pour certains aliments étaient à prévoir pour l’automne-hiver 2022, il en va de même pour le secteur de l’énergie. En effet, le pays craint la survenue d’une éventuelle insuffisance d’électricité pour l’hiver, une saison caractérisée par un pic des demandes énergétiques en raison du froid.
Au vu de la situation actuelle, les centrales nucléaires françaises ne sont pas à même de satisfaire l’intégralité des besoins en termes d’énergie au niveau national. Pour autant, le réseau de transport d’électricité (RTE) affirme que les possibilités d’un blackout total sur tout le territoire français sont à exclure malgré la menace d’une pénurie imminente.
Plusieurs facteurs remis en cause
En général, l’hiver est dur pour la production d’électricité française. Toutefois, cette année 2022 s’annonce d’autant plus tendue. Plusieurs facteurs ont contribué à créer ce déséquilibre. Tout d’abord, l’arrêt de fonctionnement de près de la moitié des réacteurs nucléaires français, principaux producteurs d’électricité du pays, est à blâmer. En effet, sur les 56 dispositifs qui assurent la production d’énergie française, 24 sont à l’arrêt pour cause de maintenance. Pour compenser cette baisse temporaire de la capacité de production électrique nationale, la France compte sur l’importation d’énergie auprès de ses voisins européens. Cependant, là encore, la situation s’avère compliquée en raison de l’envolée des prix du gaz. Pour l’heure, la flambée des prix de l’énergie ne se reflète pas sur le marché français grâce au bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement.
Une situation qui demeure incertaine
Si la pénurie de riz sur le marché français est bel et bien réelle, la crainte d’une insuffisance en électricité demeure au stade de spéculation, pour l’instant, et ce, même si divers facteurs inquiètent. Toutefois, il est difficile de se prononcer avec certitude sur la survenue d’un tel scénario catastrophique du moment. En effet, le possible redémarrage des réacteurs peut, entre autres, encore faire basculer la balance.