Ce vendredi vient d'être lancée en France une initiative européenne en vue de réduire la vitesse maximale autorisée dans les villes. Un projet qui ne fait vraiment pas l'unanimité.
Chaque matin sur le site du Parisien, les internautes sont invités à voter "oui" ou "non" au sujet d'une proposition, article à l'appui. Aujourd'hui, vendredi 8 février, le quotidien sonde ses lecteurs en leur demandant s'il faut élargir à l'ensemble de la ville la limitation de vitesse à 30 km/h. En parallèle, une campagne européenne militant pour le plafonnement de la vitesse vient d'être lancée ce jour, avec une pétition à la clé.
À 16h00, pas moins de 71,8 % des internautes avaient répondu non, contre 28,2 % pour le oui. En bas de la page consacrée à l'article, les déjà 180 commentaires sont quant à eux sans surprise : "Va falloir se lever à l'aube pour aller travailler ! C'est Super, hein ?" ou encore "Apprenez déjà aux conducteurs à se servir de clignotants, de rétroviseurs, à respecter les distances de sécurité et à ne pas téléphoner et envoyer de SMS en conduisant (…)". Un brouhaha avec un petit air de déjà vu, donc, qui rappelle furieusement le vacarme de la circulation. Pour rappel, une mesure comparable devrait être mise en place d'ici l'été sur le boulevard circulaire de la ville de Paris, où la vitesse pourrait être réduite de 10 km/h, passant de 80 à 70 km/h.
Une vitesse moyenne réelle de 18,9 km/h en milieu urbain
Mais au-delà de ces nombreuses invectives contre le projet, les arguments avancés par les défenseurs de cette limitation sont également légion. Parmi eux, notamment : le fait qu'une tonne d'acier propulsée à 30 km/h est moins dangereuse que lancée à 50. Ou encore : la mise en avant de la pollution liée aux particules fines, largement dépendante du trafic automobile et considérée comme un véritable poison. En outre, comme l'explique ce site internet, la vitesse moyenne réelle ne dépasserait pas les 18,9 km/h en milieu urbain, tandis que les habitants se déplaçant de façon non motorisé afficheraient quant à eux une meilleure santé.
Enfin, quelques spécialistes avancent que les commerces locaux profiteraient largement d'un élargissement de la limitation de la vitesse en ville. Ces derniers indiquent ainsi que les personnes se déplaçant à pied ou à vélo se révèlent de meilleurs clients que les automobilistes. Et si leur volume d'achat est moindre, ils achètent cependant beaucoup plus régulièrement. Évidemment, précisent les experts, une ville moins bruyante est aussi plus attractive et offre donc une véritable opportunité économique – ce serait notamment le cas pour les grandes villes, mais également pour petites et moyennes qui se désertifient, pour lesquelles la vitesse à 30 km/h pourrait être bénéfique.
Moins d'accidents graves à Paris que par le passé en 2012
Reste qu'aujourd'hui, rien n'indique pour l'heure si oui ou non une telle limitation sera prochainement appliquée, et le débat entourant cette question s'annonce pour le moins houleux. À noter que selon un bilan provisoire de l'accidentologie, 6 976 accidents ont été enregistrés en 2012 à Paris. C'est moins que les années précédentes pour l'ensemble des catégories d'utilisateur à l'exception des piétons. Aucun détail n'a cependant été donné pour préciser les causes d'un tel bilan.
Sources : Le Parisien, Le Monde, vile30.org