Écologie : le mégot de cigarette, ennemi public n°1 ?
Publié leContrairement aux autres parties de la cigarette, le filtre ne se consume pas et finit inévitablement dans la nature. Pourtant, ces déchets ne sont pas biodégradables et contiennent des substances toxiques. De plus, ils sont difficiles à ramasser en raison de leur petite taille. Plusieurs municipalités ont ainsi adopté des mesures contre les fumeurs négligents. Portrait du nouvel ennemi public n°1.
Chaque année, près de 4 500 milliards de mégots de cigarettes contribuent à la dégradation de l’environnement. En d’autres termes, les fumeurs participent à la pollution au rythme de 134 000 filtres usagés par seconde. Aux États-Unis, ils représentent même un tiers du total des déchets ramassés par an. Face à ce fléau, certaines villes françaises commencent à appliquer des sanctions.
Mégots : des déchets préoccupants
D’après l’association DNF (droits des non-fumeurs), chaque minute, 8 millions de filtres de cigarette sont jetés dans la nature aux quatre coins de la planète. Il s’agit d’un volume de déchets ahurissant ! Les agents municipaux de Paris par exemple ramassent près de 350 tonnes de mégots par an. Toujours dans la capitale, en moins d’une heure, l’association Surfrider en a collecté environ 15 000 autour du canal de L’Ourcq. La situation est encore plus délicate sur le littoral en raison de leurs petites tailles. En effet, le maillage des tamis utilisés pour le nettoyage des plages ne peut être réduit à ce point pour éviter de ramasser trop de coquillages et de sable. Face à ce “fléau pour l’environnement”, DNF incite les pouvoirs publics à se pencher sur la question et à trouver des solutions.
Ces deux dernières années, depuis l’adoption du paquet neutre, la vente de cigarettes a connu une légère baisse en France, soit un recul de 1,48% en 2017. Toutefois, ce paramètre semble n’avoir aucune incidence significative sur le volume de déchets généré par les mégots. Pourtant, les filtres usagés contiennent des substances toxiques et des méreaux lourds pouvant contaminer le réseau d’assainissement des eaux. De plus, les stations d’épuration ne sont pas assez équipées pour gérer ce problème.
Mesures répressives
Pour les municipalités, le ramassage ainsi que le traitement des mégots coûtent très cher. Aux États-Unis par exemple, ils représentent près d’un tiers du volume de déchets ramassés chaque année. Consciente de l’ampleur du problème, la Mairie de Paris est la première à appliquer des mesures concrètes. Elle a ainsi renforcé sa politique de répression fin 2015.
Depuis, toute personne jetant un mégot sur la voie publique à Paris est passible d’une amende (68€). La capitale a ainsi recensé plus de 21 000 procès-verbaux en 2017. Progressivement, d’autres villes comme Bordeaux et Lille se sont également lancées dans ce combat contre les filtres usagés.
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