Via une tribune rendue publique par le Journal international de Médecine ce lundi 13 octobre, des scientifiques pointent les faiblesses du système d’étiquetage nutritionnel appliqué récemment par Carrefour. Invitant la société à y renoncer, les signataires considèrent qu’elle aurait dû patienter jusqu’à la mise en place d’un système unique officiel approuvé par les pouvoirs publics.
Ce lundi, des scientifiques militent, dans une tribune publiée dans le Journal international de Médecine, pour le vote d’un étiquetage nutritionnel simplifié unique au sein de la loi de santé publique. L’occasion pour eux de remettre en cause le dispositif appliqué depuis peu par Carrefour, et de réclamer son abandon. Dans cette tribune, les sociétés signataires, parmi lesquelles la Société française de santé publique, jugent que Carrefour se devait d’attendre pour se conformer à un système d’étiquetage unique officiel.
Aussi : bientôt des smileys pour noter l’hygiène des restos ?
Rappelons que l’étiquetage mettant en évidence la qualité nutritionnelle des aliments pour permettre aux consommateurs de mieux choisir et équilibrer leur alimentation devait à l’origine être l’un des principaux éléments du projet de loi de santé, dévoilé en conseil des ministres ce mercredi. À noter qu’un système similaire existe déjà pour l’électroménager ou encore l’habitat.
Carrefour n’a pas retenu les préconisations de l’ANSES
Pour rappel, Carrefour a présenté fin septembre son système d’étiquetage nutritionnel. En pratique, les produits de la marque comporteront entre autres une mention indiquant la fréquence d’utilisation conseillée, le tout associé à une couleur spécifique. Les indications sont les suivantes : "trois fois par jour", "deux fois par jour", "une fois par jour" et "de temps en temps". Entre fin 2014 et le printemps 2015, les produits de marque Carrefour comporteront un pictogramme vert, bleu, orange ou encore violet en forme de triangle inversé. Mais la couleur rouge, pourtant recommandée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) n’a pas été retenue.
Problème : les scientifiques signataires considèrent que ces messages d’accompagnement sont "indéfendables sur le plan scientifique". À titre d’exemple, le catalogue de la marque comporte la mention "pizza au fromage, à consommer une fois par jour". Redoutant que cette information nutritionnelle ne s’apparente à une opération de marketing, les personnes signataires réclament à Carrefour d’abandonner son système. Et de rappeler que le groupe attribue les notes des aliments et établit ses seuils lui-même, au même titre que la forme de son logo.
Face aux critiques, la société contre attaque
Sous le feu des critiques, Carrefour, interrogé par Europe 1, se défend d’avoir favorisé tel ou tel produit. Ainsi, le groupe aurait travaillé avec un comité scientifique pour établir sont étiquetage. Et s’agissant de la couleur rouge, le géant de la grande distribution estime que le fait de déconseiller des produits risque de "stresser inutilement le consommateur". Affaire à suivre.