La matrescence, que veut dire ce mot ?

La maternité est une phase importante dans la vie d’une femme. Avec l’arrivée d’un enfant, tout change. Un bébé nécessite toute l’attention de celle qui l’a enfanté, et bénéficie également de celle de ses proches. Néanmoins, qu’en est-il réellement de la mère ? La maternité est trop souvent considérée comme acquise. Les sentiments et le ressenti de la nouvelle maman sont de ce fait négligés. Pourtant, cette dernière affronte une étape décisive de son existence : la matrescence.

La naissance d’un enfant crée un véritable chamboulement, notamment pour la mère. Dans la majorité des cas, cette dernière est confrontée à des émotions contradictoires. Pourtant, cette confusion post-partum est tout à fait normale. La mère entre dans une phase de transition baptisée “matrescence” où elle se redécouvre en tant que mère. Décryptage.

La matrescence : définition

Quand une femme accouche, elle donne naissance, non pas à une, mais à deux nouvelles personnes, à savoir son enfant et son “nouveau elle”. La matrescence est un concept psychologique qui désigne la naissance de la mère. C’est une période transitoire qui se caractérise par un ensemble de bouleversements chez la femme. Cette dernière voit son corps changer, son monde chambouler et son univers se recentrer sur le nouveau-né. Cette idée émerge pour la première fois grâce à Dana Raphael, anthropologue médicale américaine qui compare ce concept à l’adolescence dans son ouvrage de 1973. Ainsi, la matrescence est une période transitoire au cours de laquelle une mère se forge et découvre la maternité en dépit des préparations à l’accouchement préalables.

Les caractéristiques de la matrescence

En général, la matrescence est une expérience déroutante. Elle est caractérisée d’émotions contradictoires, de doutes, voire d’un déni de la mère bouleversée par la naissance de son enfant. “Après l’accouchement, la nouvelle mère s’interroge sur son rapport au bébé, mais aussi sur sa place dans son couple et dans sa vie professionnelle”, explique la naturopathe Julia Simon. Dans la plupart des cas, la matrescence met fin à l’idéalisation de la maternité imaginée par certaines femmes avant l’accouchement. Persuadées de savoir comment agir, quoi faire, de vivre une meilleure vie, celles-ci se heurtent à la déception, à la colère, voire à la frustration. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles n’aiment pas leur enfant. Au contraire, ce mélange de sentiments doux-amers, cette ambivalence, est tout à fait normal et la mère peut apprendre à être un bon parent grâce à des livres.

Affronter la matrescence

La matrescence et son lot d’émotions peuvent facilement dégénérer en dépression post-partum si la mère n’y prête pas attention. Mis à part les clichés établis par la société sur la maman idéale, la nouvelle mère doit impérativement échapper à cette norme et prendre du recul. Cette période requiert de la communication. La solution réside dans la parole. Ainsi, il est conseillé de s’intéresser à ce que la nouvelle maman subit et, si nécessaire, de la diriger vers une thérapeute qui connait cette transition. Une fois qu’elles ont pris conscience de la normalité de leur ressenti, les mamans en devenir peuvent faire preuve de plus d’empathie et embrasser pleinement leur nouveau rôle.