La SNCF confirme l’arrêt du glyphosate pour le désherbage des voies

La SNCF a terminé l’année 2021 sur une série de changements. Après avoir annoncé la reprise des trains de nuit dans le courant de la même année, SNCF Réseau cible, cette fois-ci, sa technique de désherbage des voies. Jusque-là consommatrice aguerrie de glyphosate, un puissant désherbant chimique à la toxicité importante, la compagnie confirme l’abandon définitif de ce produit peu écologique. Une alternative, jugée plus saine, sera adaptée dès le printemps 2022.

La quarantaine de tonnes de glyphosate utilisée tous les ans par la SNCF sera désormais remplacée par une solution désherbante à 95% d’origine naturelle. Ce changement de politique se révèle toutefois moins efficace et plus cher. Pour autant, la compagnie maintient sa position. Tour d’horizon.

Un produit toxique de moins pour le bien de l’environnement

Le glyphosate est une molécule chimique hautement toxique qui sert principalement de produit désherbant. De par son indéniable efficacité, SNCF Réseau en a fait, des années durant, son désherbant de prédilection pour ses opérations annuelles de désherbage de voie. Ce choix a placé la compagnie ferroviaire en tête de la liste des plus gros consommateurs français de ce produit potentiellement cancérigène. Elle en aurait utilisé une quantité annuelle pharaonique, entre 35 à 38 tonnes, pour traiter la végétation indésirable qui parasite ses 60 000 km de voies et ses alentours. À l’instar du métam-sodium, un pesticide toxique désormais interdit sur le sol français, le glyphosate devrait être interdit d’utilisation au vu des risques de santé qu’il représente. Cependant, son exploitation demeure, jusqu’en décembre 2022, autorisée par l’UE. La SNCF, de son côté, a préféré prendre les devants.

Place à une solution plus écologique, quoique plus coûteuse

Depuis que les trains de nuit, plus pratiques et plus écologiques, ont été relancés par la SNCF en 2021, la compagnie s’est engagée dans une politique qui se veut plus écoresponsable et durable. Son choix de remplacer le glyphosate au profit d’un produit désherbant plus sain illustre cette volonté de mieux faire. Dès le printemps 2022, SNCF utilisera, pour sa campagne annuelle de désherbage, une solution à base d’acide pélargonique (95%) et de flazasulfuron. Néanmoins, le nouveau produit herbicide, bien que d’origine végétale, à moindre risque de toxicité et plus durable, n’égale pas le glyphosate en termes d’efficacité. Plus visqueux, cet alternatif de désherbage écologique pèse également son poids dans la balance financière. Le coût annuel de désherbage du réseau SNCF, jusque-là estimé à une trentaine de millions d’euros, s’en retrouvera multiplié par cinq.

Nouveau produit herbicide, nouvelle méthode de désherbage

Avec le glyphosate, SNCF Réseau avait pour habitude d’épandre la solution herbicide sur les voies, les pistes de cheminement et leurs abords pour garantir la sécurité des rails. Toutefois, avec un nouveau produit entre les mains, la SNCF, qui a récemment abandonné ses billets cartonnés par souci écologique, est amenée à revoir sa manière d’opérer. Ainsi, le train désherbeur de la compagnie se contentera désormais de vaporiser le produit herbicide sur les voies et les pistes. Les végétations gênantes alentour seront, quant à elles, coupées à la faux mécanique.