Le droit de grève dans le secteur privé
Publié leIl peut arriver que les salariés soient mécontents. Cette situation se présente lorsqu’ils ne se sentent pas respectés, pas écoutés ou que les employeurs manquent à certains de leurs devoirs. Dans tous les cas, cette frustration peut aboutir à une manifestation qui suspend le travail. Qu’il s’agisse des employés du secteur public ou privé, tous les actifs ont un droit à la grève qu’ils peuvent utiliser dès lors qu’ils le jugent utile.
Suite à la grève nationale du 5 décembre dernier, de nombreux services privés et publics ont été suspendus. Cette incroyable mobilisation en masse a marqué l’opposition formelle des employés à la réforme des retraites. Tout le monde a pu y participer, pas uniquement les travailleurs du secteur public. Les employés du privé ont eux aussi un droit de grève qu’ils peuvent mettre à profit. Décryptage.
Le droit de grève : définition
La grève est une mobilisation née de la concertation collective des salariés de la société ou encore d’une réponse à un appel à la grève nationale. Est reconnu comme tel un arrêt collectif du travail destiné à soutenir une revendication ou une exigence liée au travail, comme la grève SNCF de juillet 2018. Tous les employés du privé ont le droit, soit de lancer une grève avec leurs collègues, soient de participer à une mobilisation existante. Il s’agit d’un droit individuel qui doit être exercé collectivement. En effet, un salarié seul ne peut faire la grève et les salariés ne sont pas tous obligés de prendre part à une mobilisation. Par ailleurs, les employeurs n’ont pas le droit de les licencier sur ce motif. Néanmoins, une retenue sur le salaire peut être appliquée dans certains cas.
Les conditions d’une grève
Pour être reconnue légalement, une grève doit respecter certaines conditions.
- Tout d’abord, le mouvement doit impliquer un arrêt total du travail.
- Ensuite, la grève en question doit être basée sur une concertation collective des salariés, pas nécessairement la majorité de ces derniers.
- Enfin, une grève n’en est pas une sans un objectif précis, à savoir une revendication professionnelle.
Le plus souvent, la grève concerne une exigence salariale, une amélioration des conditions de travail ou autres. En l’absence de ces critères, le droit de grève n’entre pas en action pour justifier la mobilisation des salariés. Le mouvement est alors qualifié d’illicite et entraîne immanquablement des sanctions, voire un renvoi immédiat. En outre, les grèves ne sont pas sans conséquence sur les travailleurs.
Comment ça marche ?
Tous les salariés du secteur privé peuvent entamer une grève à tout moment. Aucun préavis ni délai de prévenance ne sont imposés quand ils ont recours à leur droit de grève. Le mouvement demeure légal dans tous les cas. Néanmoins, il est nécessaire de faire part de la revendication professionnelle ayant amené au déclenchement de la grève à l’employeur. Même si un refus de l’employeur aboutit le plus souvent à une grève, les salariés ne sont pas obligés d’attendre ce retour négatif pour exercer leur droit. Par ailleurs, la durée du mouvement n’est pas définie. La grève peut être courte tout comme elle peut s’étendre sur plusieurs semaines, comme l’ont prouvé la RATP et la SNCF.
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