Les conséquences de la pandémie sur le mal-logement, une bombe à retardement ? / iStock.com-no_limit_pictures

Les conséquences de la pandémie sur le mal-logement, une bombe à retardement ?

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L’impact économique de la Covid-19 est drastique. En effet, presque un an après l’apparition de la pandémie, la situation continue de se dégrader. Certains Français souffrent des retombées de la crise plus que d’autres, confrontés à des problèmes financiers majeurs qui vont jusqu’à remettre en cause leur logement. Ce constat a été rapporté par la Fondation Abbé Pierre à travers son 26ème rapport annuel récemment paru, et qui prédit également l’explosion du mal-logement dans les mois à venir.

En plus de mettre à mal la santé de la population, la Covid-19 a également entraîné le déclin de l’économie du pays. Précarité et chômage en ont résulté. Les situations de loyers impayés, déjà en hausse au cours de l’année dernière, poursuivent ainsi une ascension inquiétante, augmentant les risques d’expulsion à l’échelle nationale. À cela s’ajoute la situation des mal-logés qui s’est davantage compliquée. Zoom sur cette bombe à retardement.

Les victimes du mal-logement, acculés par la crise sanitaire

En temps normal, les inégalités de logement sont déjà à un niveau plutôt inquiétant. Cette situation a davantage pris de l’ampleur avec le Covid-19. Dans son rapport annuel, la fondation Abbé Pierre explique les conséquences catastrophiques de la pandémie sur le mal-logement. En l’état actuel des choses, les personnes sans domicile, qui sont plus de 300 000 dans toute la France, font partie des plus vulnérables face à la maladie. Malheureusement, la situation ne semble prendre aucune tournure favorable. En effet, à cause de la crise sanitaire, la construction de logements sociaux est en chute libre tandis que les démarches administratives pour l’attribution de HLM connaissent un ralentissement sans précédent.

Les retards de paiement accumulés dus à la précarité économique

Les impacts de cette crise sanitaire ont une portée très vaste. La pandémie a entraîné une forte précarité, une hausse considérable du chômage accompagnée de destructions d’emplois. Les personnes faisant face à des difficultés financières sont ainsi de plus en plus nombreuses. La fondation Abbé Pierre pointe notamment dans son rapport annuel une hausse des endettements et des impayés de loyer. Le profil de ces personnes à difficultés ne se limite plus aux victimes connues de la précarité du salarié, à savoir les vacataires et les travailleurs intérimaires ou encore les CDD, dont un renouvellement facilité a d’ailleurs été mis en place. Des artisans, des auto-entrepreneurs mais aussi des restaurateurs font désormais partie du lot.

Une absence inquiétante de réactivité de la part du gouvernement

Face à ces constats inquiétants, l’ONG sollicite l’intervention immédiate du gouvernement afin de limiter les dégâts prochains. En effet, le véritable impact social et économique de cette crise sanitaire ne pourra réellement être visible que dans quelques mois. À l’horizon se profilent notamment des risques d’expulsions locatives en série résultant du cumul d’impayés. Pour prévenir cette situation, les FSL (Fonds de Solidarités des Loyers) font tout ce qui est en leur pouvoir pour venir en aide aux plus nécessiteux. De son côté, l’État, qui promet un plan de soutien et de relance pour les PME, n’a pour l’heure annoncé qu’une prolongation de deux mois de la trêve hivernale des expulsions locatives.

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