Mots blessants envers vos enfants : attention à votre vocabulaire
Publié leLes mots constituent une arme redoutable et peuvent blesser durablement. Si un adulte, qui a déjà de l’expérience dans la vie, peut perdre contenance face à des mots tranchants ou acerbes, imaginons une seconde l’effet que cela aurait sur un enfant. Il arrive, sans qu’ils le veuillent forcément, que les parents émettent des propos rabaissants et dévalorisants à l’égard de leurs petits, sous le coup de la colère. Erreur !
Il est primordial de bien choisir le vocabulaire à utiliser avec un enfant. Le moindre écart, même involontaire, peut avoir une incidence conséquente sur sa perception de lui-même ou son rapport avec la société. Tour d’horizon.
Des remarques banalisées, mais aux retombées loin d’être négligeables
Être parent n’a rien d’évident. Il s’agit d’un rôle qui s’appréhende avec attention et vigilance, dans la mesure où un mot mal placé ou mal choisi peut avoir d’importantes répercussions sur la psyché de l’enfant. Pires que la fessée qui a été officiellement interdite par la loi, les mots blessants proférés sur le coup de l’énervement ont le pouvoir de détruire l’estime de l’enfant. Parfois, il peut être question de remarques considérées banales, mais que l’enfant va personnellement prendre à cœur, telles que :
- Les propos dévalorisants : “t’es nul”, “t’es un bon à rien” ;
- Les remarques défaitistes : “c’est pas compliqué, voyons !”, “tu me désespères” ;
- Les chantages affectifs : “j’en ai marre de toi”, “heureusement que je t’aime, sinon…” ;
- Les propos qui invalident les émotions : “quel pleurnichard”, “ne fais pas ton bébé”.
Faire attention aux mots utilisés
Les enfants sont parfois, à tort, considérés comme des adultes. Souvent, il est attendu d’eux qu’ils se comportent en petits durs à cuire qui ne se laissent pas affecter par des mots. Pourtant, à cet âge-là, ils ont le droit d’être émotifs. Surtout, un enfant ne dispose pas encore d’un vocabulaire suffisamment enrichi pour percevoir l’ironie de certaines expressions. De même, il n’a pas assez vécu pour savoir que la colère peut amener une personne à dire des choses qu’elle ne pense pas forcément. Les enfants n’ont pas encore la capacité d’effectuer ce genre de distinction. À leurs oreilles, une remarque blessante ou dénigrante n’est rien d’autre que ce qu’elle semble être. Celle-ci, à l’image des violences éducatives ordinaires, constitue un facteur suffisant de perte d’estime de soi, d’anxiété ou de troubles du comportement sévères chez l’enfant en grandissant.
Entretenir une communication bienveillante avec l’enfant
La colère n’apporte rien de bon. Si l’enfant fait quelque chose que le parent n’apprécie pas, il est préférable, pour ce dernier, de retrouver son calme avant de dire quoi que ce soit. En effet, les paroles d’un adulte au sens bouillonnant ont toutes les chances de marquer négativement, et pour longtemps, l’enfant. L’éducation positive est de mise. Elle implique entre autres de :
- Bien choisir ses mots et parler à l’enfant sur un ton calme plutôt que de lui crier dessus ;
- Valoriser les ressentis de l’enfant (“tu es inquiet, c’est normal”) plutôt que de l’invalider (“ne sois pas un froussard”) ;
- Encourager l’enfant et le féliciter dans ses moindres accomplissements (“tu as réussi ! je suis fier de toi”) en évitant les comparaisons diminutives.
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