Pollution aux pesticides : qu'est-ce que le chlordécone ?
Publié leEn matière de pesticides et de problèmes sanitaires, la Martinique comme la Guadeloupe font face à une situation inédite. En effet, à partir de 1972, leurs bananeraies étaient traitées au chlordécone, un pesticide particulièrement virulent.
Le chlordécone est un pesticide très toxique employé pour éradiquer le charançon de la banane. Les bananeraies des Antilles françaises l'auraient utilisé pendant plus de vingt ans. Il est clair que le projet de loi sur les pesticides arrive à point nommé.
Le point sur le chlordécone
Ultra-toxique, le chlordécone est un pesticide particulièrement efficace pour protéger les plantations de bananes contre le charançon. Comme les autres produits organochlorés cependant, il est persistant dans l'environnement et difficilement biodégradable. Un rapport scientifique a d'ailleurs mis en évidence que trois kilos de ce pesticide par an et par hectare restent dans le sol pendant sept siècles ! Que penser des 300 tonnes de chlordécone déversées en Guadeloupe et en Martinique durant vingt ans ? De plus, ledit produit phytosanitaire a contaminé toutes les Antilles. Les bananeraies se trouvant en amont des terres cultivables, les cultures d'ignames et de patates douces en aval ont toutes été infectées. Le chlordécone s'est ensuite répandu dans l'eau des rivières pour contaminer les élevages d'écrevisses, les crabes, les bovins et même le sang des femmes enceintes. Seules les bananes sont immunisées, à condition de ne pas en consommer la peau. Même si le problème est survenu en Martinique, il n'en reste pas moins que les Français restent très touchés par les pesticides.
Ses effets sur l'homme
Le chlordécone est connu comme un perturbateur endocrinien neurotoxique et reprotoxique, c'est-à-dire pouvant nuire à la fertilité. L'Organisation mondiale de la santé l'a d'ailleurs classé cancérogène depuis 1979. Dans tous les cas, les pesticides seraient beaucoup plus toxiques qu'on ne le pensait. Ce n'est qu'en 1990 que la France a décidé de l'interdire. En 1975, les ouvriers américains qui le fabriquaient ont été exposés à d'importantes doses. Ils ont ainsi développé des troubles testiculaires et neurologiques : motricité, humeur, mémoire immédiate, élocution, mouvements irréguliers des globes oculaires... L'accident a connu une telle ampleur que les États-Unis n'ont pas hésité à fermer l'usine et à bannir le produit. Des recherches postérieures menées par l'Inserm ont prouvé que le chlordécone aggrave le risque de prématurité et impacte négativement sur le développement moteur ainsi que cognitif des nourrissons.
Les mesures adoptées
Quand la contamination a été déclarée, le gouvernement français a pris différentes mesures. Il a décidé de fermer certaines sources d'eau, d'en traiter d'autres et d'interdire la culture sur certaines zones. À partir de 2008, des plans nationaux d'action ont été appliqués. Le dernier en date sera effectif jusqu'en 2020.
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