Votre routine beauté du matin pourrait bien être modifiée. Vos produits de toilettes contiennent des perturbateurs endocriniens et parfois en forte teneur. L’effet est d’autant plus inquiétant si les produits s’additionnent entre eux. Dans une étude comparative, l’UFC pointe du doigt un manque de règlementation.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques d’origine naturelle ou chimique qui peuvent perturber le système endocrinien. Ils ont donc un impact sur notre système reproductif et notre comportement. Selon l'OMS, ces produits sont une menace pour la santé mondiale.
On retrouve ces substances dans les produits de la vie courante (meubles, peintures, jouets pour enfants) mais également dans notre salle de bain : les produits d’hygiène corporels ou produit de beauté sont désormais concernés. Une récente étude de l’UFC pointe du doigt la présence, parfois non réglementée, de ces substances dans ces produits.
Des normes pas toujours respectées
En tout, 66 produits de cosmétiques et d’hygiène ont été testés par l’UFC. Certains d’autres eux possèderaient des substances chimiques sous forme d’antibactériens et de filtres solaires. Alors qu’une faible concentration de ces perturbateurs suffit pour avoir un impact sur notre système hormonal, ils sont quand même présents dans la composition de certains produits.
Dans son étude, l’UFC cite Colgate dont le dentifrice "Total" comporte une dose importante de triclosan, un antibactérien qui peut avoir des effets sur la thyroïde. Plus grave encore pour Nivea dont le gel douche "Water lily & oil" dépasse la règlementation autorisée de prothylparaben avec une teneur de 2,68 au lieu de 2,48 g/kg.
Gare à l’effet cocktail
Pour un même type de molécule contenant une substance endocrinienne, l’addition de produits différents et leur usage quotidien est un véritable danger pour notre santé. Les doses s’ajoutent alors que de façon indépendante elles respectent la règlementation. Par exemple, la teneur en triclosan dans un déodorant et un dentifrice est règlementaire, mais si les deux produits sont utilisés la dose dépasse le seuil aisément. La situation est similaire pour le prothylparaben qui est contenu dans 9 familles de produits cosmétiques.
De même pour différentes molécules, si leurs propriétés sont similaires, elles s’additionnent et ont un impact sur la santé.
Une règlementation à revoir
Pour la santé de tous, l’UFC Que choisir délivre ses recommandations à la Commission Européenne sur les perturbateurs endocriniens :
- Il lui est suggéré d’effectuer des recherches sur l’impact des molécules sur le long terme tout en prenant en compte l’effet cocktail et ses effets toxiques sur la santé ;
- De plus, on lui demande un renforcement de la règlementation et d’exercer un meilleur étiquetage des produits afin d’en connaitre tous les composants ;
- La suppression des composants contenant des perturbateurs endocriniens dans certains produits est également suggérée.
Les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle sont néanmoins sujets à d’importants contrôles avant d’être commercialisés. De prochaines études montreront donc s’il y a de vraies inquiétudes à avoir avec l’addition de cette molécule et s’il y ‘a besoin de renforcer une règlementation déjà rigoureuse.
Sources : UFC Que choisir ; OMS