Comment reconnaître l’ours ?
On admet que l'ours mâle adulte pèse 150 kilogrammes contre seulement 90 kilogrammes pour la femelle. La taille au garrot est d'environ 1,20 m pour les mâles et 90 centimètres pour les femelles. Le dimorphisme sexuel (différence entre les sexes) est très peu apparent.
Le mâle est pourvu d'un os pénien non rattaché au reste du squelette. Celui-ci grandit tout au long de la vie de l'animal pour atteindre plus de 15 cm.
Différentes espèces d’ours
L'aire de répartition de l'espèce occupe toute l'Europe et la Sibérie occidentale. Les grizzlis et les kodiaks qui peuplent le continent nord américain sont des sous espèces de l'ours Brun des Pyrénées.
En dehors de l'ours brun, il existe plusieurs autres espèces comme l'ours à lunettes (Amérique du sud), l'ours polaire (pôle Nord), l'ours noir ou Baribal (Amérique du Nord) ou encore l'ours à collier (Asie).
Origine :
L'ours brun (Ursus Arctos) serait apparu en Asie il y a 600 000 ans. Il gagna l'Europe il y a 250 000 ans puis l'Amérique vers -70 000 ans.
Régime alimentaire :
Notre animal est un opportuniste qui s'accorde une multitude de mets différents au long de ses pérégrinations. Contrairement à ce que sa denture et ses griffes pourraient laisser croire, c'est sans doute le plus phytophage (consommateur de végétaux) de tous les carnivores. Son régime alimentaire en France se répartit de la façon suivante. 50 % d'herbacés, 30 % de baies, 10,5 % de mammifères et 9,5 % d'insectes. (Berducou et al (1982)).
Allure :
L'ours est un plantigrade. Cela signifie que contrairement à la plupart des autres animaux qui marchent sur leurs doigts, lui marche sur la plante des pieds. Cette particularité qu'il partage, entre autre avec l'homme le hérisson et le lapin lui permet de se rapprocher de la position verticale.
Activité :
L'ours est un ermite qui passe sa vie seul à l'exception des courtes périodes de reproduction. L'animal vit presque exclusivement la nuit à l'exception de l'automne où il est obligé de passer un temps considérable à se nourrir à fin de compléter ses réserves de graisse. Dès novembre et les premières chutes de neige, l'ours entre en léthargie dans sa tanière. En mars son activité reprend et les mois de mai et juin sont consacrés à la période de reproduction. Les mâles à cette époque peuvent effectuer des déplacements très importants. Ils préfèrent le temps humide et frais.
L'hibernation :
Contrairement aux idées reçues, l'ours ne tombe pas en léthargie comme la marmotte durant la période hivernale. En effet chez l'ours, la température ne s'abaisse que de 5°C passant de 37-39°C à 32-34°C et même si le rythme cardiaque tombe à moins de 10 pulsations par minute, il est capable de reprendre un rythme de vie normale en quelques heures. Son métabolisme particulier lui permet en effet, durant plusieurs mois, de ne pas s'alimenter et de consommer des réserves énergétiques stockées sous la forme d'une épaisse couche de graisse.
La durée de gestation d'une femelle ours est de 8 à 9 mois. Le rut a lieu en mai/juin mais l'ourson (généralement un ou deux) ne naît quand février car l'ourson connaît une interruption de son développement que l'on appelle la diapause embryonnaire. Le petit voit donc le jour en plein hiver dans la tanière et la chaleur protectrice de la fourrure maternelle.
À la naissance, l'ourson ne pèse que quelques centaines de grammes mais progresse très vite grâce au lait de la mère particulièrement riche en matières grasses. Le jeune ourson qui ne pèse alors que 300 gr fera donc près de 500 fois son poids à l'âge adulte. Rapporté à un petit d'homme qui pèserait 4 kg à sa naissance, cela équivaudrait à peser de plus de deux tonnes une fois adulte...
À deux mois, l'ourson se couvre de poils et il est capable de marcher. Il restera en tout près de 4 mois dans la tanière.
Le printemps et l'été se passe en famille à la découverte de nouveau territoire. Si tout se passe bien, les oursons pèsent entre 15 et 25 kg à l'entrée de l'hiver qu'ils passent en hibernation auprès de la mère. L'émancipation des jeunes aura généralement lieu le printemps suivant, période à laquelle l'ourse les chasse pour participer au rut. Pendant ces deux années la femelle n'est pas réceptive. Il arrive qu'un mâle tue alors les oursons pour avancer la période des chaleurs de la femelle. En règle générale quand un mâle approche de leur mère les petits fuient en grimpant dans les arbres pour ne pas risquer d'être sacrifiés au profit de la concupiscence du courtisan.
Sa longévité est importante puisque des individus atteignent l'âge de 20 à 30 ans. La maturité sexuelle chez la femelle est atteinte vers 6/7 ans et dépend beaucoup de la ressource alimentaire.
Statut :
L'ours brun est une espèce protégée en France. La fermeture de sa chasse date de 1957 et sa protection légale de 1962.
- espèces protégées en France par l'arrêté fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l'ensemble du territoire ;
- espèce inscrite aux annexes II et IV de la directive européenne "Habitats, faune, flore", espèce prioritaire ;
- espèce inscrite à l'annexe II de la convention de Berne ;
- espèce inscrite à l'annexe II de la CITES et à l'annexe A du règlement européen d'application de cette convention (commerce en général interdit) ;
- espèce inscrite sur la liste rouge de la faune menacée en France dans la catégorie "en danger".
Répartition :
L'ours brun disparaît des Alpes françaises dans les années 1920. Depuis cette époque, seule se maintient une population dans les Pyrénées qui est estimée à une cinquantaine d'animaux dans les années 1950. En 1980, la population est d'une quinzaine d'individus. Il semble claire à cette époque que seul un renforcement de la population est en mesure d'éviter la disparition de l'espèce. Ce plan sera lancé quinze années plus tard avec le lâcher de plusieurs animaux repris en Slovénie. L'espèce se maintient aujourd'hui dans les départements de l'Aude, de l'Ariège, les Pyrénées Atlantique et les Hautes-Pyrénées.
Carte d’identité de l’ours brun
Super ordre : carnivores
Ordre : Fissipèdes
Famille : Ursidae
Sous famille : Ursinae
Genre : Ursus
Espèce : Ursus. Arctos (LINNE,1758)
Article réalisé par Eric Tournier, Romain Fleury et Jean-Pierre Fleury.