Un peu de vocabulaire autour des élans et des orignaux
L'origine du mot élan viendrait qui vieux terme allemand qui désignait les cerfs et qui a aussi donné elk et Elch le cerf respectivement en anglais et en allemand.
Attention le mot éland désigne un tout autre animal. Les élands du Cap et les élands de Derby sont des grosses antilopes vivant en Afrique et n'ont bien sûr rien à voir sur le plan zoologique avec leurs homonymes européens.
Le mot canadien orignal n'est pas issu d'une langue amérindienne mais d'un mot basque, orignac voulant dire les cerfs.
En italien et en latin il est alce, en anglais moose.
Longueur : presque 3 m pour les mâles, 2,20 m pour les femelles.
Hauteur : jusqu'à 2,20 m pour les mâles ; 1,70 m pour les femelles.
Poids : de 350 à 800 kg pour les mâles ; de 275 à 375 kg pour les femelles.
En règle générale les orignaux sont plus lourds que les élans.
Les élans ou orignaux sont des cervidés donc ils portent des bois. Comme chez tous les cervidés, à l'exception des rennes, seuls les mâles portent une ramure. En québecquois il convient de dire panache.
Ces bois sont caduques, ils tombent en novembre et repoussent au cours de l'hiver jusqu'au début de l'été.
Les orignaux ont des panaches impressionnants pas aussi grands que ceux des mégacéros mais quand même... : 1,80 m d'envergure, pour un poids pouvant aller jusqu'à 32 kg.
Ces bois sont le plus souvent en forme palettes et ressemblent en beaucoup plus massifs à ceux des daims. De ces palettes dépassent des excroissances qui peut mesurer jusqu'à 30 cm.
Description des élans et orignaux
L'allure générale est très massive. Les épaules sont voutées et les muscles imposants qui s'y rattachent le font paraitre vouté. La tête est longue avec des oreilles relativement petites. Le museau est long et arqué. Le cou, à la hauteur de la bouche est déformé par un jabot de graisse et de poils pouvant pendre sur 30 cm.
La robe de l'orignal va du brun-gris au noir celle de l'élan est plus claire. Le poil grossier est très épais en hiver.
Les pattes sont plus claires et sont terminées par des sabots larges parfois de 30 cm qui forment des raquettes adaptées aux déplacements dans la neige et les terrains marécageux.
Habitat
Les élans et les orignaux sont des animaux forestiers qui affectionnent les lacs et les régions marécageuses.
Nourriture
Ils mangent principalement des herbes aquatiques et de l'herbe en été, des écorces et des lichens en hiver.
Ethologie
Les mâles sont solitaires. Les femelles se réunissent en petits groupes avec les jeunes de l'année.
Ils communiquent entre eux par une toux sourde qui est le signal d'alarme.
Malgré leur taille imposante, ils sont capables de se déplacer aussi silencieusement qu'un lynx dans le bois.
Ils voient très mal mais ont un odorat et une audition très performants.
Ils peuvent courir très vite, jusqu'à 55 km/h, nager pendant 20 km et plonger au delà de 5 m de profondeur pour trouver des plantes aquatiques.
Ils passent des heures dans l'eau en été pour éviter les moustiques qui les harcèlent.
Prédateurs
Ils sont victimes des loups qui les attaquent en meutes et surtout pour les femelles et les jeunes des pumas et des gloutons.
Et de manière plus sournoise, ils sont victimes des oestres (des vers) qui leur envahissent la gorge.
Reproduction
Pendant les ruts mâles et femelles lancent des mugissements graves audibles 3 kilomètres à la ronde. C'est en "caullant" pour imiter ces appels (cauler : francisation du verbe to call : appeler) que les populations indigènes chassaient les grands bucks (les grands mâles) pendant la période du rut. Cette méthode est toujours employée par les chasseurs contemporains qui pour attirer les animaux qu'ils convoitent soufflent dans des cornets en écorce de bouleau. Ils contrefont l'appel d'une femelle ou le défi d'un mâle.
Comme les indiens autrefois, et toujours par soucis d'efficacité, ils s'enduisent également d'urine de femelle en chaleur.
Pendant cette période de rut, trois semaines à partir du 21 septembre, les mâles creusent la terre pour se rouler dans leur urine. Ils cassent des branches pour impressionner les adversaires. Des combats ont lieux et le vainqueur a à sa disposition les femelles du territoire qu'il féconde l'une après l'autre.
La gestation dure 235 jours. La femelle chasse le jeune de l'année précédente 15 jours avant la mise-bas. Le petit d'une couleur uniforme brun roussâtre voit ses bois pousser au bout de 2 mois. Sa croissance est très rapide. Il double son poids en un mois et ensuite grossit d'un kilo tous les jours.
Où rencontrer des élans et des orignaux
Les élans sont présents en Europe dans les pays scandinaves à l'exception de leurs façades maritimes ouest et nord, ainsi que dans toute la partie nord de la Russie à l'exception de la Sibérie.
Il existe en Nouvelle-Zélande une petite population d'élans dont les ancêtres furent introduits en 1910.
Les élans et les hommes
L'archéologie atteste de la présence d'élans aux contacts des populations gauloises encore 250 ans après J.C.
Le dernier élan d'Alsace a été tué au 9ème siècle.
Les populations Iakoutes savaient il y encore peu le domestiquer et se servait de sa puissance pour en faire un animal de trait. En Russie, des élans servaient comme monture. Cet usage aurait été interdit, les élans courant plus vite dans la neige que les chevaux de la police. De nos jours, les élans et les orignaux dont les populations ne sont pas en danger sont chassés suivant des règles et des quotas stricts.
La viande est appréciée.
En Europe, les contacts les plus fréquents se font à l'occasion de collisions entre automobiles et animaux. On parle d'une collision avec un élan toutes les 5 heures sur les routes de Norvège, de 13 000 accidents tous les ans en Suède. Les victimes animales et humaines sont nombreuses.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.