Une morphologie à part
Karl Vogt, un naturaliste suisse le définissait ainsi à la fin du 19e siècle : "Une tête de chat sur un corps de chien tacheté".
Lorsque l'on évoque le guépard, c'est l'idée d'un animal exceptionnellement doué pour la vitesse qui fait consensus parmi des interlocuteurs admiratifs.
Le guépard peut attendre la vitesse de 90 km/h en 3 secondes. Un guépard vivant en captivité a été chronométré volant, ses pattes semblaient ne plus toucher le sol, à 112km /h.
Un animal taillé pour la course rapide et brutale
L'ensemble de son corps est aérodynamique.
Ses pattes sont longues et fortes comme celle d'un lévrier.
Ses hanches sont puissantes.
Sa taille est fine, sa tête est petite.
Ses griffes ne sont pas rétractiles et lui permettent de prendre, comme un coureur de 100 m avec ses pointes, ses appuis au sol sans glisser.
Sa queue est longue et musclée, elle lui sert de contrepoids et lui permet de garder son équilibre lorsqu'il change brusquement de direction.
Les guépards et la famille
Les guépards, comme les lions et les chats sont des félidés mais à cause en particulier de leurs griffes rétractiles, ils ne peuvent être de la sous-famille des panthéridés (lion, léopard et jaguar) ni des félinés autrement dits félins (puma, chat, ocelot) mais appartiennent à une sous-famille propre celle des acinonychinés.
Il y a 2 millions d'années un guépard géant vivait en Europe, en Inde et en Chine.
Des fossiles témoignent de la présence du guépard en Amérique il y a 20 000 ans.
Il existe une espèce de guépard qui diverge - ou hélas qui divergeaient - en deux sous-espèces :
Le guépard africain (acinonyx jubatus) et le guépard asiatique (acinonyx jubatus venacus) aujourd'hui presque complètement disparu.
Les textes font souvent mention de guépards royaux. Il ne s'agit pas d'une sous-espèce particulière mais d'individus isolés porteur d'un gène récessif responsable de la présence de taches noires plus nombreuses et plus marquée ainsi que de bandes noires sur l'échine.
Le guépard africain
Son pelage a un fond allant du jaune doré au brun clair en passant par les ocres. Tout le corps et couvert de taches noires pleines et bien marquées. Le dessous, gorge et ventre, est souvent blanc.
Une crinière allant du cou aux épaules est parfois difficilement repérable. La tête, surmontée d'oreilles courtes, est ornée d'une élégante ligne noire allant de l'oeil à la mâchoire inférieure.
La queue est soulignée d'anneaux noirs. Ces anneaux, qui ne sont pas toujours au nombre de 12 comme l'écrivaient autrefois les naturalistes, serviraient de repères aux petits quand ils doivent suivre leur mère à la course.
Taille et poids
Les guépards du Kenya sont plus lourds que ceux du Sahara.
La longueur varie de 1,2 à 1,5 m avec 80 à 90 cm de queue.
La hauteur va de 80 à 90 cm.
Le poids moyen est de 45 kg pour les mâles, de 38 kg pour les femelles avec des extrêmes allant de 35 à 65 kg.
Habitat
Le guépard fréquente les grandes plaines ou les espaces désertiques bien dégagés qui lui permettent de mettre en valeur ses qualités de vitesse.
Alimentation
Grâce à sa vitesse et à la qualité de sa vue, le guépard chasse en approchant comme un chat puis en poursuivant ses proies en terrain découverts. Il est le prédateur des gazelles de Thomson et de Grant, des Impalas, des lièvres, des porcs-épics. Au Sahara il s'attaque aux gazelles de Dorcas et aux mouflons à manchettes. Si au bout de 300 m l'attaque n'a pas abouti l'assaut est abandonné, autrement les proies sont jetées à terre avec la patte avant, saisies à la gorge et, la mâchoire n'étant pas assez puissante pour donner une mort rapide, étouffées pendant une dizaine de minutes.
Souvent, le guépard qui est trop faible pour s'y opposer se fait voler sa proie par des lions, des panthères voire des hyènes.
Les guépards qui font un effort tellement violent pour courir plus vite que la proie ne peuvent se permettre une succession d'échecs. Sinon à bout de ressources, ils verraient disparaître leurs chances de se refaire de l'énergie en mangeant et de prédateurs ils deviendraient très vite proies.
Les guépards boivent rarement. Dans les régions arides, ils s'hydratent du sang et de l'urine de leurs proies et peuvent trouver de l'eau dans des plantes comme les melons sauvages.
Reproduction
La femelle fait un nid dans un buisson ou une cavité rocheuse. La gestation dure 11 semaines. En moyenne 3 à 4 petits.
Les portées peuvent aller jusqu'à 8 petits mais la moyenne est de 3 à 4. Ils pèsent alors de 250 à 300 gr. Ils naissent avec une cape gris bleutée qui les ferait ressembler aux très agressifs et dangereux ratels, éloignant ainsi les prédateurs les moins décidés. C'est à cette cape qu'ils doivent leur nom latin de Jubatus qui signifie crinière.
Pendant les premières semaines, 90% des jeunes sont victimes des chacals, des hyènes, des panthères, des rapaces et des singes comme les babouins. La mère déplace souvent les petits en les tenant dans sa gueule pour les soustraire aux prédateurs.
Ceux qui survivent voient leur crinière s'effacer au profit d'un pelage d'où apparaissent les premières taches qui deviennent bien nettes à l'âge de 3 mois. A ce moment la mère leur apporte des proies vivantes comme des jeunes gazelles pour qu'ils fassent leur apprentissage de la chasse.
Durée de vie
12 ans dans la nature, 20 ans en captivité.
Le monde sonore des guépards
Ils ont à disposition toute une gamme de cris et de signaux. Beaucoup de ses sons étonnent par leur côté aigu en apparence, peut-être en relation avec la taille relativement importante de ces animaux.
Ils glapissent, les jeunes guépards sifflent. Pendant la chasse, ils éloignent les petits en émettant des bruits de gorge et les rappellent pour qu'ils viennent partager la proie en émettant d'étranges cris d'oiseaux.
Au repos, ils ronronnent comme des chats.
Perspective
Les menaces sont différentes suivant les régions.
Le guépard asiatique
Il est presque identique à son frère africain, seules quelques différences les séparent : le pelage du guépard asiatique n'a pas la beauté du guépard africain. Il est globalement plus terne mais les taches sont plus marquées. Il a, un début de crinière sur la nuque et sous la gorge. La queue est plus lourde.
Il est pratiquement en voie d'extinction.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.