Une boisson millénaire
Le kombucha est une boisson acide et gazeuse issue d’une culture symbiotique de bactéries et de levures dans un milieu sucré (thé, sucre, jus ou tout autre additif sucré). Le symbiote est un champignon, la « mère de kombucha », une épaisse membrane visqueuse mise en culture dans un récipient rempli de la solution sucrée et recouverte d’un linge propre permettant le passage de l’air, mais protégeant de la poussière. La fermentation dure environ deux semaines – durée qui peut varier selon le thé et la saveur sélectionnée, ainsi que l’échelle de production. Cette association peu attirante forme un liquide gazeux parfumé selon les saveurs prédéterminées. En Chine, cette boisson artisanale, gazeuse et fermentée est appréciée pour ses nombreuses vertus sur le corps et l’âme. L’élixir débarque pour la première fois en Europe au XXème siècle et se répand en Occident. Dans les années 1950, on le connait en France sous les appellations de « hongo » ou « Ma-Gu ». Il est alors présenté comme un remède miracle à de nombreux maux et intervient dans le traitement de la tuberculose. Revenu sur le marché très récemment en Amérique du Nord et en Europe, le kombucha est consommé en Orient depuis 2 200 ans.
Les vertus du kombucha
Le kombucha est un probiotique naturel, c’est-à-dire qu’il contient des micro-organismes vivants. Les levures et les bactéries entrant dans la composition de la boisson participent donc au renforcement du système immunitaire et de la flore intestinale. Le kombucha est réputé pour ses propriétés anti-inflammatoires, digestives, dépuratives, diurétiques, régénératrices, expectorantes, son effet boostant et sa teneur en vitamines B et C. La boisson améliorerait l’état général de l’organisme en favorisant la détoxification, l’épuration cellulaire et renforçant la résistance aux maladies.
Les vertus thérapeutiques du kombucha dépendent du nombre de probiotiques qu’il contient. Si le kombucha peut être une boisson maison, la plupart des consommateurs se tournent vers l’industrie. Le nombre de « bonnes bactéries » présentes dans une bouteille est difficilement quantifiable. Le cocktail microbien dépend en effet du type de thé utilisé, mais aussi des ferments et levures, du mode de fermentation et de la durée d’incubation. La fermentation du kombucha continue après l’embouteillage, ce qui affecte le taux de probiotiques. Certains industriels utilisent par ailleurs des agents de conservation qui affectent la teneur bactérienne.
Les détracteurs du kombucha
Décrit comme une boisson énergisante, détoxifiante, aidant à la digestion et à éloigner maladies et allergies, le kombucha fait de plus en plus d’adeptes. Les professionnels de la santé pondèrent toutefois la liste des bienfaits de la boisson, dans la mesure où aucune étude scientifique ne permet encore de les prouver. A Montréal, où la consommation de kombucha a littéralement explosé ses cinq dernières années (les ventes de kombucha ont augmenté de 240 % en cinq ans en Amérique du Nord), les professionnels évoquent un coup marketing surfant sur la tendance « santé ». Interrogée en 2018 par le quotidien Le Devoir, Stéphanie Côté nutritionniste chez Extenso, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal, prévient que s’il est « vrai que la boisson contient de bonnes bactéries et levures qui contribuent à avoir un microbiote en santé et donc à mieux digérer […] on ne peut extrapoler et dire que le kombucha est favorable à la santé pour mille raisons ».
Les contre-indications
Si actuellement rien ne permet d’affirmer les vertus du kombucha, ses risques potentiels pour la santé demeurent incertains, la littérature médicale ne mentionnant que quelques cas isolés de toxicité. La boisson n’est sujette à aucune réglementation particulière et sa consommation est soumise aux mêmes restrictions que celles appliquées aux boissons gazeuses et sucrées.