Lettre à l'immortelle Bien-aimée de Ludwig van Beethoven
Au lit mes pensées se pressent déjà vers toi, mon immortelle Bien-aimée, parfois joyeuses, puis de nouveau tristes, demandant au Destin s'il nous exaucera.
Vivre, je ne le peux qu'entièrement avec toi ou pas du tout, j'ai même résolu d'errer au loin jusqu'au jour où je pourrai voler dans tes bras et pourrai me dire tout à fait dans ma patrie auprès de toi, puisque, tout entouré par toi, je pourrai plonger mon âme dans le royaume des esprits.
Oui, hélas ! Il le faut, tu te résigneras d'autant mieux que tu connais ma fidélité envers toi, jamais aucune autre ne peut posséder mon cœur, jamais, jamais.
(…) Ton amour a fait de moi à la fois le plus heureux et le plus malheureux des hommes. A mon âge, maintenant j'aurais besoin d'une certaine uniformité de vie, peut-elle exister, étant donné notre liaison ? Mon ange, je viens d'apprendre que la poste part tous les jours, et il faut donc que je m'arrête afin que tu reçoives cette lettre tout de suite.
Sois calme, ce n'est que par une contemplation détendue de notre existence que nous pouvons atteindre notre but, qui est de vivre ensemble.
Sois calme, aime-moi. Aujourd'hui, hier, quelle aspiration baignée de larmes vers toi, toi, toi, ma vie, mon tout !
Adieu, oh ! Continue à m'aimer, ne méconnais jamais le cœur très fidèle de ton aimé.
Éternellement à toi,
Éternellement à moi,
Éternellement à nous.
Ludwig van Beethoven