Comment reconnaître le marlin bleu ?
Description
Le marlin bleu à rostre présente tout d'abord les caractéristiques anatomiques de sa famille, les Istiophoridés. On notera ainsi le rostre conique, les nageoires pelviennes réduites à quelques rayons, le pédoncule caudal pourvu de deux carènes latérales. La nageoire caudale de ces excellents nageurs est toujours symétrique (homocerque) et rigide. Le corps est allongé et merveilleusement hydrodynamique. On notera la longue nageoire dorsale du marlin bleu et la bosse immédiatement en arrière du crâne. La nageoire dorsale se loge dans une gouttière. Le rostre est assez court et râpeux. La robe est effectivement bleutée, mais les couleurs deviennent beaucoup plus neutres après la mort de l'animal. De son vivant, ce marlin montre également des bandes plus claires, plus ou moins marquées selon les spécimens. Notons que les pectorales du marlin bleu, falciformes, peuvent se replier le long du corps.
Taille et poids
Le marlin bleu de l'Atlantique peut atteindre 5 mètres pour 636 kg. Un marlin bleu de l'Indo-pacifique a été pesé et atteignait le poids de 818 kg.
Longévité
Il n'existe pas de données fiables sur l'âge maximal, probablement une trentaine d'années, si on s'en tient aux caractéristiques de la famille.
Le marlin bleu et ses cousins
Tout d'abord, il faut savoir que certains auteurs séparent makaira nigricans en deux espèces (makaira nigricans et makaira mazara) en fonction des caractéristiques de la ligne latérale. Néanmoins, la majorité des auteurs pensent que ces caractéristiques sont trop faibles pour justifier une seconde diagnose d'espèce, et considèrent qu'il n'existe qu'un seul marlin bleu, à répartition pantropicale.
Les plus proches cousins du marlin bleu sont les autres marlins et, d'une façon générale, toutes les espèces de la famille des istiophoridés. On notera en particulier le marlin noir (makaira indica), l'autre géant de la famille, qui se reconnaît à la rigidité de ses nageoires pectorales, toujours perpendiculaires au corps, quand celles du marlin bleu peuvent se replier. Notons que le marlin noir est absent dans l'Atlantique. Autres istiophoridés à connaître, le marlin rayé (tetrapturusn audax) et le marlin blanc (tetrapturus albidus) n'atteignent pas les tailles de leurs cousins du genre Makaira, mais peuvent tout de même mesurer respectivement 4,20 mètres et 3 mètres. Enfin, il est bon de connaître l'existence du voilier (improprement appelé espadon-voilier, car il est plus proche parent des marlins que de l'espadon), magnifique poisson à rostre qui se reconnaît à son immense voilure sur le dos, en fait une nageoire dorsale surdimensionnée. Dans son ensemble, la famille des istiophoridés compte 11 espèces pour 3 genres. Cette famille contient tous les poissons à rostre conique, en opposition à l'espadon (famille des xiphiidés) dont le rostre est aplati dorso-ventralement (voir discussion plus bas). Les istiophoridés sont connus dans les archives fossiles depuis l'Yprésien, un étage de l'Eocène correspondant à -50 millions d'années, ce qui est un âge normal pour une famille de poissons montrant tant de spécialisations anatomiques. Les familles de poissons plus primitifs montrent une origine bien plus lointaine encore.
Les xiphiidés, famille monospécifique ne contenant que xiphias gladius, l'espadon, sont les plus proches parents des istiophoridés. D'ailleurs, certains auteurs se disputent sur le rang taxonomique à donner à ces deux familles, préférant parler de deux sous-familles intégrées dans une même famille plus inclusive. Ces discussions techniques ne changent rien quant à la parenté des espèces précitées.
Ne pas confondre : marlin et espadon
Cette confusion fréquente est également très ancienne. Déjà, la première édition française du Vieil homme et la mer parlait d'un espadon, alors qu'Hemingway, lui, parlait bien d'un énorme marlin. Il est pourtant facile de différencier les marlins (istiophoridés) de l'espadon (xiphiidés). Tous les marlins présentent un rostre conique alors que celui de l'espadon est très aplati. Par ailleurs, l'espadon ne montre qu'une carène latérale sur le pédoncule caudal quand les marlins en ont deux. Enfin, l'oeil de l'espadon est très grand, en conformité avec sa prédation essentiellement nocturne et sa tendance à descendre plus bas que les marlins dans la colonne d'eau. Notons, au passage, que les moeurs nocturne de ce prédateur en font une capture assez rare. Quand on parle de pêche au gros, il s'agit presque toujours de marlins et de voiliers, rarement d'espadon.
Ethologie du marlin bleu
Alimentation
C'est principalement un mangeur de poisson, mais il peut aussi s'attaquer aux céphalopodes, en particulier les calamars. Le marlin ne capture pas ses proies sur le fond, il chasse dans les bancs de poissons pélagiques en pleine eau.
Activité
On le rencontre pratiquement toujours de façon isolée, cet animal ne forme des bancs que très rarement. Seuls les juvéniles sont parfois en petits groupes. Il est présent depuis la surface jusqu'à -200 mètres, et se déplace en permanence. Il répugne à se rendre dans les eaux turbides, mais affectionne les eaux claires du large. Excepté lorsque le fond tombe à pic, on ne le trouve pas près des côtes. Ce grand migrateur se rencontre dans toutes les mers tropicales et subtropicales du monde (si l'on considère que Makaira nigricans et Makaira mazara sont la même espèce), et son activité est diurne. C'est pour cela que c'est le plus connu des marlins et le plus souvent capturé par les pêcheurs sportifs. Il est connu pour effectuer des migrations nord-sud sur des milliers de km.
Reproduction
C'est une espèce ovipare à fécondation externe, La maturité sexuelle étant atteinte à une taille de 80 cm. Les oeufs sont libérés en pleine eau et flottent librement.
Carte d’identité du marlin bleu
Classe : Ostéichtyens (les poissons osseux).
Ordre : Perciformes
Famille : Istiophoridés
Espèce : Makaira nigricans
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.