Fini l'emballage en cellophane autour des tomates modifiées et la viande chimique fabriquée en usine, les Français disent stop. D'après un sondage auprès de 1 210 personnes, ils seraient plus de 8 sur 10 à vouloir manger davantage de produits naturels et à faire désormais plus attention à ce qu'ils dégustent. Mais bien qu'ils souhaiteraient manger bio, ils ne font pas pour autant confiance aux labels responsables…
Après les différents heurts que le pays a connu avec de la nourriture de qualité contestable, le Français, fin gourmet, remet en question ses habitudes alimentaires et prend désormais le temps de choisir avec soin ce qu'il va consommer, en priorité les viandes et poissons (82 %) et les fruits et légumes (80 %). Se dirigerait-on vers la fin des plats tout-prêts ?
Une révolte d'ampleur gastronomique
Choisir son alimentation est devenu un rituel organisé, illustrant le peu de confiance que le Français accorde aux produits alimentaires : il étudie désormais l'emballage du produit (69 %), lit attentivement la liste des ingrédients contenus (78 %), vérifie le lieu de production (57 %) et si des additifs chimiques sont présents (51 %). Dans chacun des cas de figure, 1 Français sur 2 au moins prête donc désormais attention au contenu de ce qu'il consomme.
En effet, pour un tiers des Français interrogés (34 %), si l'étiquetage est consulté avant l'achat c'est parce que manger naturel est aujourd'hui un critère "impératif" pour la santé. Par ailleurs, 6 sur 10 soulignent qu'ils ont acheté moins - voire plus du tout - de plats cuisinés depuis l'affaire de la viande de cheval, jugeant leur qualité très relative.
Ainsi, pour la majorité des consommateurs (78 %), ce phénomène de recherche du "manger nature" s'est fortement accru à causes des différents scandales alimentaires : viande de cheval, viande avariée et, plus récemment, la découverte de bœuf tuberculeux dans les cantines scolaires, sans évoquer la forte présence de pesticides dans de nombreux aliments.
Le discours bio rendrait-il vert de rage ?
Comment être sûr que ce que l'on achète sera vraiment naturel ? Le Français a aussi perdu confiance dans la publicité de l'alimentation bio, tant et si bien que les labels "éco-responsables" ne sont gage de qualité que pour 1 personne sur 5 (21 %). Le Français (à hauteur de 6 sur 10) s'estime peu ou pas influencé par les arguments des grandes marques "bio" et quasiment 9 sur 10 ont l'impression que leur discours n'est vert que par la couleur, question d'image et de tendance, afin de capter le consommateur. Un "vert" de publicité encore trop loin du "vert" de terre.
Manger bio, certes, mais cela reste encore trop cher pour 8 consommateurs sur 10. À force d'être pris pour une pomme, le Français coupe la poire en deux quand il s'agit d'alimentation : il privilégie l'absence de produit chimique (63 %), et pour 1 sur 2 (48 %), les aliments non transformés ou le fait de connaitre le producteur. Même le marché a perdu réputation de "vente de produits naturels" puisqu'il ne rassure plus que 27% des acheteurs, soit moins d'1 sur 3. Aussi, plus de 7 consommateurs sur 10 (73 %) se tournent désormais vers la production française et presqu'autant (69%) vers les produits régionaux.
Résultat : 6 Français sur 10 achètent "bio" au moins de temps en temps. Seuls 2 consommateurs sur 10 reconnaissent s'en procurer souvent car, selon eux, c'est meilleur pour la santé (55 %) et bon pour l'environnement (45 %). Inversement, les OGM sont rejetés par 2 Français sur 3, estimant même qu'ils représentent un risque réel pour notre santé. Un peu plus de la moitié (56%) souhaiterait, par ailleurs, qu'on interdise leur commercialisation.