Exit la rumeur : Hayao Miyazaki, l'un des plus grands maîtres du cinéma d'animation, prend bel et bien sa retraite. C'est Koji Hoshino, le président et co-fondateur du Studio Ghibli, qui l'a annoncé à l'issue de la conférence de presse du Vent se lève à la Mostra de Venise, dimanche. Le papa des Totoro et autres Chihiro tirera officiellement sa révérence lors d'une conférence à Tokyo.
Absent de la grand-messe Vénitienne, Hayao Miyazaki, 72 ans, a choisi de mettre un terme à sa carrière cinématographique. C'est par la voix de Koji Hoshino, personne avec laquelle Hayao a fondé le Studio Ghibli en 1985, que le maître japonais a décidé d'ébruiter la nouvelle. C'est officiel : Kaza Tachinu (Le vent se lève, en français), onzième long métrage de sa filmographie, sera donc son dernier film.
Dimanche, à Venise, où le film concourt pour le Lion d'or, la projection s'est terminée sous les d'applaudissements.
Unanimement célébré comme l'un des plus grands dessinateurs de mangas au monde, Hayao Miyazaki a nettement contribué à révolutionner le cinéma d'animation, entre autres grâce à ses thématiques et à son univers visuel – on est loin du manichéisme si cher à Walt Disney. Parmi les chefs d'œuvre que compte sa carrière, dont certains sonnent comme un prolongement animé et mâtiné de fantastique du cinéma de Yasujiro Ozu (Voyage à Tokyo), on se souviendra notamment des films cultes Mon voisin Totoro, Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro ou encore Le Château ambulant.
De nombreuses récompenses jalonnent le parcours de l'artiste, à l'instar de l'Oscar du meilleur film animé en 2003 et l'Ours d'or à Berlin en 2001, tous deux décrochés pour Le Voyage de Chihiro, ou encore du Lion d'or à Venise en 2005 pour l'ensemble de sa carrière.
Déjà considéré par certains critiques comme un chef d'œuvre, Le vent se lève (en hommage à Paul Valéry – "Le vent se lève. Il faut tenter de vivre"), son œuvre testamentaire, raconte l'histoire du génial créateur de l'avion Zero – le Japonais est définitivement obsédé par les machines volantes –, une machine de rêve, mais aussi de mort. L'occasion, peut-être, de résumer dans un dernier souffle l'ambigüité de son œuvre, où le Paradis côtoie souvent l'Enfer – dualité implacable du monde.
Sources : labiennale.org, Pratique.fr