Les livres sont une source de connaissance, c’est un fait. Toutefois, au-delà de son aspect instructif, la lecture constitue également une activité ludique ; et là encore, il ne s’agit pas que d’un passe-temps. En effet, les livres, plus que de simples recueils d’histoires fictives nourrissent le cerveau et l’imaginaire, sont de véritables médicaments pour le mental. Il est alors question de bibliothérapie, une pratique qui met à profit le pouvoir de réparation psychique des livres à travers des lectures sur-mesure ou diversifiées.
La société moderne vit sous le joug constant du stress et de l’anxiété. Résultat, chacun, à son niveau, cherche un moyen de se détendre, de réduire le poids du stress qui l’accable. La bibliothérapie, l’art de se soigner par la lecture, est une façon d’y parvenir. Décryptage.
La lecture, un atout pour la santé mentale
La lecture est une activité inhérente à la vie humaine. Dès son plus jeune âge, l’Homme apprend à lire pour les besoins de sa propre éducation. Les livres ont, tout d’abord, une dimension historique. Ces recueils ont permis aux artistes du passé, aux écrivains et aux historiens, de transmettre les connaissances et récits d’un temps qu’il ne nous est pas possible de découvrir autrement. Cet aspect unique fait des livres un moyen d’évasion, un portail imaginaire vers une autre dimension qui, une fois emprunté, fait des merveilles sur la pensée et le mental. En soi, la lecture apaise l’esprit, détourne l’attention centrée sur les angoisses liées à l’inconnu de l’avenir pour la focaliser sur un moment spécifique. Tout comme le puzzle et les jeux de casse-tête, excellents pour la détente et la mémoire, la lecture nourrit l’esprit, réduit le stress et permet une meilleure appréhension de ses émotions.
La bibliothérapie, les livres comme médicaments
Les nombreux atouts de la lecture papier ont valu aux livres un aspect nouveau, une dimension thérapeutique. Ainsi est née la bibliothérapie, une pratique qui voit le jour aux États-Unis au début du XXe siècle. Cet art de panser ses blessures et indispositions mentales par la lecture et les livres est l’œuvre de Sadie Peterson Delaney (1889–1958). Elle en découvre les grandes lignes lorsqu’en 1924, la charge de la bibliothèque de l’hôpital de Tuskegee, en Alabama, lui est confiée. Très vite, la jeune femme s’aperçoit des changements lumineux subis par les vétérans de guerre qui résident dans ce centre de soin à travers ses propositions de lecture. Les anciens soldats, traumatisés, recouvrent progressivement l’espoir de vivre, une sensation disparue qu’ils retrouvent dans des lectures façonnées sur mesure par la bibliothécaire.
Des études scientifiques qui prouvent son efficacité
La bibliothérapie est fondée sur le pouvoir bénéfique des livres sur le mental. Courant dans les pays anglo-saxons, cette pratique commence à se généraliser à l’heure où les habitudes de lecture des Français sont chamboulées. Une chose est sûre, la bibliothérapie est à la hauteur de sa réputation. Le soin psychologique par la lecture marche bel et bien, et la science le confirme. Des neuropsychologues anglais ont notamment souligné que la bibliothérapie réduit le stress à 68%, là où la musique n’est efficace qu’à 61%. De même, la lecture est un support incontournable pour la mémoire. Plus tôt l’on s’y met, mieux c’est.