Dès leur plus jeune âge, les enfants expérimentent les difficultés des rapports humains à travers la relation, souvent conflictuelle, de la fratrie. À ce stade, la jalousie entre frères et sœurs est tout à fait normale. Certains parents sont néanmoins partagés quant à la manière de réagir face à ces situations tendues.
Les rapports entre frères et sœurs sont un mélange embrouillé d’amour inconditionnel et de rivalité occasionnelle. Voir l’autre bénéficier de toute l’attention des parents, ou encore une absence de dialogue, sont autant de facteurs attisant la jalousie au sein de la fratrie. Les adultes se demandent alors s’ils doivent intervenir ou, au contraire, laisser les enfants trouver eux-mêmes la solution. Décryptage.
Rivalité et jalousie entre frères et sœurs, un mal pour un bien ?
La jalousie entre frères et sœurs est un phénomène des plus normaux. Cette tension fraternelle trouve son origine dans différentes situations : un jouet que l’un ne souhaite pas céder, le temps passé avec les parents dont l’autre bénéficie, des compliments accordés à l’un, enviés par l’autre. L’environnement familial est une configuration sociale propice à l’émergence de toutes sortes de sentiments chez les enfants. La jalousie, source de rivalité et de disputes, en fait incontestablement partie. Les frères et sœurs ne se détestent pas pour autant. Il serait même bon de dire que cette situation est nécessaire pour forger la personnalité et les aptitudes sociales des personnes qu’ils seront amenés à devenir. Ainsi, les enfants têtus auraient plus de chance d’exceller dans la vie professionnelle !
La position des parents face à une jalousie implicite dans la fratrie
La jalousie dans la fratrie n’est pas toujours flagrante et peut se manifester de manière insidieuse et implicite. Une expression faciale, un regard envieux, un comportement inhabituel vis-à-vis de l’autre vont cependant trahir la présence cachée d’un sentiment de jalousie aux yeux des parents. En général, les petits rechignent à l’idée de partager l’amour et l’attention de leurs parents, même avec leurs frères et sœurs. Cela crée des tensions et les conforte dans leur impression d’injustice. Aux parents de les rassurer dans leur ressenti en leur expliquant pourquoi leur cadet requiert plus d’attention, mais qu’ils ne sont pas mal-aimés pour autant. Le dialogue à cœur ouvert avec les enfants, accompagné d’une éducation positive, est une manière d’éclaircir les choses et de dissiper les tensions.
Les parents, un médiateur nécessaire si la situation dégénère
En cas de manifestations plus évidentes de la jalousie dans la fratrie, les parents peuvent être amenés à intervenir dès la première altercation verbale. Pourtant, tant que l’échange ne dégénère pas et du moment que les parents jugent les enfants à même de régler eux-mêmes leur souci, il est bon de les laisser faire. Ces confrontations peuvent être, pour les enfants, l’occasion de développer leur aptitude d’écoute, de compréhension, mais aussi de négociation. Bien sûr, en cas de violence physique, les parents doivent intervenir. Dans tous les cas, ils doivent préférablement conserver un rôle de médiateur pour apaiser les tensions. Prendre parti ne fera qu’empirer davantage les faits et les fessées, désormais interdites par la loi, sont loin d’être une option.