Le terme biomimétisme est une approche de plus en plus employée dans une grande variété de disciplines et de secteurs, en raison des promesses d’innovations qu’elle apporte. Ce concept, à mi-chemin entre la biologie et la technologie, dispose d’un éventail d’applications. Par sa nature même, le biomimétisme se veut un facteur de développement durable sur tous les fronts.
En 4 milliards d’années, le vivant a démontré une incroyable capacité d’apprentissage, de mutation et d’adaptation aux conditions environnantes pour garantir son développement et sa survie. Avec le biomimétisme, la société embrasse enfin cette solution qui s’est longtemps trouvée à sa portée. Décryptage.
Définition du biomimétisme
Le biomimétisme désigne l’art de s’inspirer du vivant dans la conception de solutions technologiques durables. Il s’agit entre autres d’une démarche de bio-inspiration qui met à profit les milliards d’années d’expérience adaptatives dont dispose l’écosystème dans son ensemble. La nature et son incroyable richesse constituent une source inépuisable de réponses que la science s’approprie et adapte à l’utilisation humaine à travers le biomimétisme. Cette pratique a le potentiel d’innover dans tous les secteurs d’activité en termes de développement durable, d’où son déploiement à grande échelle. Elle est appliquée dans l’agriculture, l’architecture bio-inspirée, le transport (le TGV japonais Shinkansen modélisé suivant le bec du martin-pêcheur), ou encore l’aéronautique.
Une discipline tentaculaire aux multiples aspects
Le biomimétisme est un concept pluridisciplinaire par nature. Son application est fondée sur une collaboration étroite entre les recherches biologiques et les sciences de l’ingénieur qui étudient et traduisent les données de millions d’espèces dans le cadre d’une application pratique. En soi, le biomimétisme est porteur d’innovation écologique, et ce, dans tous les secteurs qui l’emploient. Il permet de concilier la performance et la durabilité, une démarche essentielle dans le contexte actuel. Par ailleurs, il est possible de répartir les pratiques du biomimétisme en trois catégories :
- Une démarche qui reproduit ou reflète le comportement du vivant, dont la bioinspiration, la symbiose industrielle ou encore l’écomimétisme ;
- Une démarche qui s’appuie sur l’utilisation et la contribution du vivant, pour ne citer que le biosourcing, la permaculture ou l’art de laisser faire la nature, l’ingénierie écologique ;
- Une démarche qui reflète une intervention sur le vivant : la bionique ou encore la biologie de synthèse.
Un facteur de développement écologique
Le biomimétisme est un moteur confirmé de développement écologique, social et économique. Il constitue une véritable opportunité pour les recherches et une source à peine entamée de solutions innovantes dans tous les domaines. Toutefois, le déploiement à grande échelle de cette approche fait encore l’objet de plusieurs défis majeurs. Il faudra notamment former les ingénieurs des industries au biomimétisme pour leur permettre d’interpréter efficacement les données et les informations de nature biologique. L’établissement d’une charte du biomimétisme est également requis pour garantir son application vertueuse et éthique, dans le cadre de la transition écologique et de la préservation de la biodiversité.