L’heure actuelle est à la lutte contre la production de déchets plastiques. Dans une démarche de transition écoresponsable, la gourde, nomade et réutilisable, a notamment supplanté les bouteilles jetables. Cependant, le matériau de la gourde semble poser problème, notamment s’il s’agit d’un modèle en plastique.
Les résultats d’une étude danoise qui s’est penchée sur la composition d’une eau stockée dans des gourdes en matière plastique posent des questions quant à l’effet sur la santé de l'usage de ces gourdes en plastique au quotidien. Décryptage.
Une étude scientifique lance l’alerte aux gourdes en plastique
De plus en plus de personnes disent adieu aux bouteilles plastiques et optent, à la place, pour la gourde. Ce changement écolo part d’une bonne intention qui peut être biaisée par l'utilisation de gourdes en plastique. Ce constat, nous le devons à des chercheurs danois. À l’issue d’une étude qu’ils ont menée sur différentes gourdes en plastique, les scientifiques de l’université de Copenhague ont tiré la sonnette d’alarme sur l’usage de ce type de gourde. La gourde en elle-même n’est pas le problème, mais plutôt le plastique qui a servi à la fabriquer. En effet, d’après les tests effectués, des composés chimiques solubles contenus dans le plastique de la gourde se diffusent en quantité dans l’eau qu’elle contient. Résultat, une simple eau du robinet devient un véritable cocktail de substances potentiellement nocives pour l’organisme.
Une centaine de substances douteuses détectées
Vraisemblablement, le plastique, malgré sa fin imminente avec l’interdiction de nombreux produits jetables, est loin d’avoir fini d’empoisonner la vie de l’Homme, au sens littéral du terme. L’étude danoise publiée le 25 janvier dernier en apporte la solide preuve. En soi, les chercheurs ont analysé la composition de l’eau enfermée pendant 24 h dans les gourdes. Quelle ne fut pas la surprise d’y découvrir une centaine de nouvelles substances à la toxicité majoritairement inconnue, mais potentiellement nocive. Au total, l’eau de la gourde s’est enrichie d’environ 400 particules chimiques issues du plastique de la gourde. Par ailleurs, la situation s’est davantage dégradée après son passage au lave-vaisselle et un rinçage minutieux. En effet, la liste de substances indésirables s’est rallongée de 3 500 nouveaux éléments douteux, de quoi se poser des questions quant à l’usage de ce type de gourde.
Des perturbateurs endocriniens aux substances cancérigènes
Parmi les nombreux éléments étrangers détectés dans l’eau de la gourde en plastique, les auteurs de l’étude reconnaissent ne pouvoir attester que la toxicité de 30% d’entre eux. Il s’agit, entre autres, de photo-initiateurs, d’amines aromatiques et d’oligomères qui agissent comme des perturbateurs endocriniens et qui peuvent même se révéler cancérigènes. Les chercheurs ont notamment décelé la présence d’un genre de répulsif chimique, le diethyltoluamide, dans l’eau de la gourde en plastique. Plus celle-ci est usée et lavée, plus le plastique diffuse des substances potentiellement délétères pour la santé dans l’eau de la gourde. Autant éviter le plastique et opter pour un modèle en inox ou en verre.