Mode de consommation écoresponsable qui vise à réduire l’usage excessif d’emballages dans le commerce, l’achat en vrac séduit un nombre croissant d’adeptes. Presque tous les produits de consommation courante sont désormais disponibles à la vente en vrac. Les savons en poudre, la lessive et autres produits ménagers chimiques n’y font pas exception.
Dans un récent communiqué, la DGCCRF, s’appuyant sur une recommandation de l’Anses, qualifie ce mode de distribution d’inadapté pour les produits détergents. Ils pensent ainsi à en interdire, ou du moins à en restreindre, la vente en vrac en libre-service dans les magasins concernés.
L’intégrité et la sécurité des consommateurs avant tout
Tandis que la pratique se généralise, l’achat en vrac se pose comme un défi majeur pour l’hygiène alimentaire. En effet, l’Anses s’était penchée sur le sujet pour ensuite souligner, à l’issue de son observation, l’existence de risques pour la santé associés à la vente en vrac de certains produits du quotidien. Une liste non exhaustive des produits jugés non adaptés à ce mode de distribution a alors été dressée. Outre les protections intimes et les couches pour bébé, qui requièrent une manipulation délicate, les lessives et les produits détergents y sont mentionnés. Constitués à 100 % de composants chimiques, ces produits ménagers pourraient se révéler nocifs à la santé des consommateurs s’ils sont librement vendus en vrac. Pour l’Anses, les magasins concernés devraient idéalement instaurer un système de vente assisté, plutôt que d’exclure définitivement ces produits de leur rayon vrac.
L’absence d’étiquetage réglementaire, un danger non négligeable
Les préoccupations qui pèsent sur la vente en vrac du savon, du liquide vaisselle et autre détergent n’ont pas tardé à atteindre la DGCCRF. Invoquant l’article 120-1 du Code de la consommation, l’administration penche pour une exclusion des produits détergents du marché en vrac pour des raisons de santé publique. En outre, la DGCCRF pointe du doigt l’absence non négligeable d’étiquetage conforme sur ces produits chimiques nocifs lorsqu’ils sont vendus en vrac. Dans le cas des produits détergents, l’étiquette affichée sur l’emballage sert à indiquer des informations cruciales telles que le toxiscore, indicateur de nocivité et d’autres précautions à prendre. Cependant, la vente en vrac, qui retire l’emballage d’origine de l’équation, prive le détergent de cette étiquette informative.
Une réaction indignée du côté des professionnels du vrac
L’achat en vrac chez les Français est une tendance qui a traversé les années. À l’annonce des recommandations de la DGCCRF et de l’Anses, les marchands en vrac n’ont pas manqué de faire part de leur étonnement et d’une certaine indignation. Pour cause, ces derniers précisent que les produits détergents tant décriés sont disponibles en libre-service dans les magasins spécialisés dans le vrac depuis une décennie. Pourtant, aucun problème n’a jusque-là été signalé. Les professionnels qualifient ainsi d’absurde la décision des autorités d’interdire tous produits détergents à la vente en vrac. Ces derniers précisent au passage qu’ils s’efforcent déjà eux-mêmes à distribuer les étiquettes réglementaires correspondant aux produits pour se conformer aux réglementations.