Les tarifs des auto-écoles sont au centre de la controverse. L'association CLCV (Consommation, Logement et Cadre vie) rapporte surtout un manque de transparence concernant la facturation et le taux de réussite, mais également des écarts de tarifs d'une région à une autre. À tel point que le prix du permis de conduire à Paris serait deux fois plus élevé qu'à Lille.
Alors que le célèbre papier rose, qui en plus de se doter d'une puce électronique, va désormais changer de format dès le 16 septembre prochain, les pratiques des auto-écoles sont dans le viseur après une enquête d'une association de consommateurs.
Des écarts de prix importants d'une région à une autre
L'obtention du permis de conduire semble désormais un véritable parcours du combattant. Et s'il est bien difficile de choisir une école de conduite, ce sont surtout les tarifs proposés qui sont un frein pour de nombreux novices du volant.
Ainsi, après avoir analysé 447 auto-écoles en France, l'enquête de l'association CLCV, publiée dans le Parisien, remet en cause les 20 heures de conduite, un quota d'heures obligatoire avant le passage de l'examen du permis de conduire. D'après l'association, les écarts de tarifs d'une auto-école à une autre concernant ce minimum légal horaire sont considérables. À Lille, un forfait de 20 heures coûte 780 euros alors qu'un futur conducteur devra débourser plus du double à Paris, soit 1 425 euros.
Outre ces différences de prix, ces 20 heures obligatoires de conduite sont bien souvent inadaptées aux profils des candidats. En effet, seuls 1,9 % des candidats n'ont besoin que de 20 heures de conduite, tandis que la grande majorité nécessitent jusque 5 heures de plus (35 % entre 20 et 25 heures) voire jusque 15 heures supplémentaire (32,6 % entre 26 et 35 heures). La plupart se trouvent donc obligés de prendre des heures supplémentaires qui font grimper la facture finale. De ce fait, l'association préconise des forfaits adaptés aux candidats en évaluant au préalable le profil du conducteur et le nombre d'heures dont il a besoin.
Une transparence des prix et des pratiques
Autre fait que l'association révèle dans son enquête : le non affichage des prix. Alors qu'il est obligatoire d'afficher ses tarifs de façon visible à l'extérieur, parmi les 447 auto-écoles étudiées, 10 % ne les affichait pas tandis qu'un tiers les communiquait de manière incomplète ou incompréhensible pour le client. Comme le reporte le CLCV, dans ces situations l'intéressé doit alors franchir la porte et faire face au "discours commercial rodé" d'un professionnel.
Enfin, en termes d'affichages, les taux de réussite à l'épreuve pratique du permis de conduire sont également dans le collimateur de l'association. Si ces chiffres ne sont pas obligatoires, ils sont déterminants dans le choix de son école. Ainsi, d'après l'étude, on constate, qu'en plus d'une différence de prix notable, le taux de réussite à l'examen est également bien variable d'une région à une autre.
Passer le permis loin des grandes agglomérations ou dans le Sud serait ainsi plus fructueux. Pour preuve, passer l'examen dans les Alpes des Hautes Provence profiterait à 70 % des candidats, à 67,7 % pour le département de l'Allier et 61,1 % pour le Pas-de-Calais. En revanche, mieux vaut éviter la capitale pour l'obtention du papier rose, le taux de réussite étant de 45,48 %.
Un autre reproche fait aux auto-écoles concerne les délais d'attente à l'examen du permis. Tout comme les tarifs proposés, ces derniers varient et peuvent parfois être doublés voire triplés d'une région à une autre.
Vers plus de transparence ?
L'association demande donc, en plus d'une meilleure transparence des prix, d'homogénéiser l'obtention du permis de conduire afin de permettre plus d'égalité entre les candidats. Suite à cette enquête, le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, compte faire appel aux services de la Répression de fraudes afin de "faire la lumière sur ce qui se passe dans les écoles de conduite".
Sources : Le Parisien et Challenges