Combien de parents ont déjà eu le sentiment au retour d'un voyage d'avoir besoin de se reposer de leurs vacances ? Pour eux, il faut dire que le repos est au fil des ans devenu un concept tendant vers l'abstraction ou l'utopie. Au choix. Mais comment expliquer le phénomène, comment se fait-il que les parents soient toujours aussi fatigués ?
Évidemment, certains diront que la réponse à pareille interrogation est dans la question. Mais reste que la fatigue des parents est un sujet qui mérite attention. Ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas vraiment de remède à donner à ce mal, au même titre qu'il n'existe pas de recette miracle permettant d'élever ses enfants comme il se doit.
Le scénario est souvent le même : au retour d'un séjour passé à la mer avec leur(s) enfant(s), les parents ont un besoin irrépressible de repos. Problème : le fait même d'avoir un jeune enfant remet en question cette perspective.
Des sacrifices, qu'ils disaient…
L'idée est largement répandue : on perd beaucoup de choses une fois que l'on a des enfants – tout en dessinant il est vrai de nouveaux horizons non moins plaisants. N'empêche que devenir parent amène à sacrifier une quantité astronomique de choses de votre ancien mode de vie pour en reconstruire un nouveau. Et les vacances à la plage avec vos rejetons de vous le rappeler avec fracas.
Exit les allers retours entre beuveries et détentes, cette période que vous regardez désormais par-dessus l'épaule avec nostalgie où vous pouviez à loisir faire la fête, manger, dormir, vous coucher tard et vous lever encore plus tard, et ainsi de suite. Non, votre quotidien vous donne dorénavant le sentiment de participer en permanence à un concours d'endurance et de résistance. Reste maintenant à savoir si vous serez capable de dépasser vos limites tout en conservant un minimum d'énergie et d'allégresse.
Bon, il est évident que cette existence recèle également ces instants de grâce et de drôlerie. Même s'ils sont exténués, papa et maman sont tout de même parvenus à s'amuser en emmenant leurs progénitures à la plage. Mieux : ces derniers on même réussi à jouer dans le sable et de temps à autre trouver le temps de prendre un verre et de manger sans burn out.
Vous avez dit "fatigués" ?
Alors où est le problème ? Il est que, même après une bonne nuit de sommeil, vous vous êtes quand même réveillés dans un état d'épuisement à vous faire regretter vos pires lendemains de soirée. Mais, encore une fois, comment l'expliquer ? Même si votre enfant en bas-âge est épuisant et vous fait courir partout – pour le rattraper lorsqu'il s'échappe d'un commerce, d'un parking, de partout, lorsqu'il s'agit de se battre pour lui brosser les dents, de le porter dans le lit, le bain, la voiture, que sais-je encore ? – l'argument n'est pas suffisant.
La cause est-elle à identifier au niveau de la fatigue mentale ? Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, tant son poids vous accapare l'esprit, mais réaliser des listes dans votre tête à chaque fois que vous mettez les pieds dehors pour vous assurer que vos enfants ont bien leur doudou, leur lait, leur goûter, leurs crayons, leurs couches, leurs lingettes, la poussette (avouez, vous l'aviez oublié celle-là), leur crème solaire, leurs jouets ou encore leurs coloriages, ça angoisse.
D'autant plus que les inquiétudes ne s'arrêtent pas là puisque vous avez également continuellement l'impression que leur nourriture renferme des cacahuètes, de l'œuf, du verre ou encore du gluten. Même scénario lorsque votre enfant, une fois dans son lit, vous semble trop calme ou pas assez. Enfin, difficile de desserrer les dents quand, au restaurant, dans les transports en commun ou chez un ami, quand il se met soudainement à faire une colère et que tous les yeux sont braqués sur vous. Certes, on peut évidemment ici parler d'épuisement, mais cette réponse n'est pas encore satisfaisante.
Le rêve : trouver du temps pour récupérer
Certains diront, à raison, qu'il n'y a pas que les parents qui sont fatigués. D'ailleurs, une fois arrivé à un certain âge, l'énergie décline et la fatigue s'installe durablement chez chacun d'entre nous. Mais ce qui différencie les parents des autres personnes, c'est que ces derniers manquent cruellement de temps pour pouvoir récupérer dans de bonnes conditions. Alors d'accord, vous pourrez entendre ici et là que des astuces existent pour s'extraire de la spirale, comme de rattraper du sommeil avant que son enfant ne vienne au monde. Mais bon, en vérité, comment pourrait-on rattraper du sommeil alors qu'on ne l'a pas encore perdu ? Jusqu'à preuve du contraire, il est malheureusement impossible de mettre du sommeil de côté. Dommage.
Moralité : avoir un enfant, et ce à partir du tout premier jour, c'est en quelque sorte remettre en question le volume de sommeil dont vous disposez pour le reste de votre existence. En d'autres termes, votre réservoir de repos est dès ce moment percé. Et vous vous apercevez bien vite qu'il est très difficile, à moins d'être un mauvais parent et de jouer la carte de l'égoïsme, de le récupérer. D'ailleurs, si jamais vous venait l'idée de veiller un peu plus tard que d'habitude et, pourquoi pas, de faire un peu trop la fête, ne vous attendez pas à pouvoir dormir le temps de réparer votre "mal de cheveux". Idem lorsque vous êtes malade : qu'importe que vous soyez fixé aux toilettes ou ayez mal à la tête, votre enfant vous suivra coûte que coûte pour faire de vous son esclave. C'est vous qui l'avez décidé, non ?
Bref, partir en vacances avec un enfant relève donc du parcours du combattant, sauf si vous avez les moyens de vous payer les services d'une nourrice tout au long du voyage. Un choix qui risquera de mettre de la distance avec vos enfants adorés mais vous permettra – ne serait-ce que l'espace d'un court instant – de souffler un peu.
Mais n'oubliez pas : si votre enfant est fatigant, c'est normal !
Sources : Jason Good, SanteLog, nap.edu, scn.ucla, Dad and Buried, HuffPost